Death Note
Après la vie, l’amour, vient le deuil. Avec l’incroyable A Ghost Story, David Lowery tente de chercher cette petite étincelle d’humanité qui survit après notre mort, à travers la tristesse de...
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Une histoire de fantôme. Film d’horreur ? Nan. Film émouvant ? ça va. Film contemplatif ? OUI. J’en avais entendu parler comme une grosse révélation, ayant même sa place au côté de films comme La La Land pour certains. Je ne suis pas de cet avis, mais A ghost story reste néanmoins un bon film.
A ghost story de David Lowery, c’est l’histoire d’un homme (Casey Affleck), qui meurt subitement d’un accident de voiture. A son réveil aux urgences, il se retrouve sous forme de fantôme et retourne chez lui pour y passer le reste de sa vie, en plus d’être simple spectateur du temps qui défile.
Ayant lu le synopsis (« Un homme mort prématurément retourne hanter sa maison pour suivre le deuil de sa compagne »), je m’attendais à un film triste et un peu trop cliché, mais j’ai été agréablement surpris par la tournure qu’a pris le film dans sa deuxième partie. On nous impose ici la figure du fantôme, qu’on associe instinctivement à la crainte, mais représenté ici avec un costume digne d’un enfant le jour d’halloween. Ce fameux costume que les parents, par manque d’imagination ou oubli d’achat, donnent avec grand plaisir : un simple drap blanc avec les trous au niveau des yeux ! La figure terrifiante du fantôme laisse alors place à un personnage attendrissant, on lui ferait presque des câlins. Enfin en fait non, faut avouer que les plans fixes où l’on voit le fantôme immobile à fixer Rooney Mara (la femme du fantôme) sont plutôt angoissant. David Lowery nous offre donc un sort plutôt que des bonbons : le sort de la solitude, vivant mais incapable d’agir, de communiquer.
J’ai été très facilement emporté par le film. Le film est tourné comme une succession de diapositive que j’ai trouvé très beau et plutôt original. Ajouté à cela les plans fixes qui nous immerge comme si on était à la place du fantôme, à observer et écouter ce qui nous entoure. Du coup, la première partie est assez lente. On assiste au deuil de la femme où s’enchaîne tristesse, regret, nostalgie… et réconfort avec la nourriture (on l’oublie pas la bouffe, toujours présente dans les moments dures) avec une séquence looongue, où Rooney Mara mange tristement une tarte (il était si mauvais que ça ? Spoiler : à vomir !)
La seconde partie intervient au départ de la femme, pour laisser place aux nouveaux arrivants. La figure du fantôme inoffensif commence alors à disparaître pour laisser place au « vrai » fantôme, celui qui fait peur. Et pour cause, tout énervé qu'il est face à ces intrus, il en vient à terrifier les enfants et casser la verrerie. A ce moment-là on pense à fuir ou appeler les Ghostbusters non ? Pas ici, c’est bien le dernier souci de la mère, qui nettoie comme si de rien n’était. Bref, on arrive ensuite aux nouveaux locataires où à travers un monologue d’un fermier philosophe (?), le réalisateur nous dévoile le véritable sujet du film : le temps qui passe et notre empreinte dans l’Histoire.
Mon interprétation.
Le film nous entraîne loin dans le passé, et remonte le temps en accéléré, tout en observant les différentes personnes qui ont précédé le couple à cet endroit. On arrive au final au moment de la vie du couple où deux fantômes apparaissent : le premier, celui qui assiste à la scène du couple encore vivant. Le deuxième, celui qui traverse le temps et observe sa propre vie (Ça paraît plutôt incohérent je l’avoue, je ne suis pas sûr de bien avoir compris et comme il est 3h du matin, j’ai un peu la flemme d’aller regarder une explication ou les autres critiques). La fin arrive rapidement, où il disparaît après avoir lu une note déposer dans le mur par sa femme. Je pense que sa disparition est liée au fait qu’il s’est souvenu de sa femme. Comme le fantôme de la maison voisine qui avait oublié pourquoi il était là, il a probablement oublié sa femme au fil du temps. Le retour dans le temps lui a permis de se remémorer et la note devait être un mot lui étant destiné (si on veut être cliché, c’était sûrement quelque chose du genre « je sais que tu es là, que tu veilles sur moi blablabla… »).
Au final, je ne considère pas A ghost story comme un très grand film, mais il mérite le coup d’œil. C’est un film très contemplatif, donc je peux comprendre ceux que ça ennuie, mais je dirais que la réalisation et la bande-son encourage à rester attentif. Le film est plein de bonnes idées mais laisse apparaître des séquences parfois très longue (pour ceux qui ont vu le film, on sait tous à laquelle je fais allusion) et la fin arrive trop subitement à mon goût, tout s’enchaîne très vite, comme s’il avait voulu rallonger son film initialement moins long, dommage.
Créée
le 27 déc. 2017
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