Continuant ma découverte de la Nouvelle Vague, c'est sur À bout de souffle que j'ai décidé de me lancer. Il s'agissait de mon premier film de Godard et j'étais donc impatient de voir ça, tant le réalisateur divise. Et bien ce fut une agréable expérience.
J'ai beaucoup aimé le montage expérimental et inventif du film, très découpé. C'est après le visionnage du film que j'ai découvert à quel point le film était improvisé, ce qui expliquait ce découpage, avec des plans privés des passages qui ne plaisaient pas à l'auteur. C'est dynamique et ça marche impeccablement bien. Comme cette scène à l'hôtel où les deux personnages parlent de tout et de rien, qui m'a pourtant captivé par sa simplicité. Godard filme très bien et adore les longs plans dont il use de multiples fois pendant tout le film pour mon plus grand bonheur.
J'aime aussi ces petites références aux circonstances de la naissance de la Nouvelle Vague : lorsqu'une jeune femme dans la rue propose au protagoniste d'acheter un magazine des Cahiers du Cinéma en demandant s'il aime la jeunesse, ce à quoi il répond qu'il préfère les vieux. Il y a aussi ces passages où le personnage principal parle tout seul comme s'il nous parlait à nous (ce qu'il fait d'ailleurs dans les premières minutes). Et c'est fait tout naturellement.
Amusant à noter, le film se termine exactement comme Les Quatre Cents Coups, par un regard caméra d'un personnage. Hommage à l'instigateur du mouvement ? Un film qui m'a beaucoup plu et dont je n'ai pas vu passer les minutes.