A bout de souffle est au spectateur du XXIe siècle, ce que la Ford T est à l’amateur de voiture : obligé d’avouer la perfection qu’elle constituait à l’époque en admirant les innovations qu’elle a apporté dans son domaine, tout en sachant que depuis chacun de ses rouages a été amélioré en tout point.
Mais fort heureusement A bout de souffle, ce n’est pas que ça. Les vingt premières minutes sont le temps nécessaire à l’acclimatation au style de Godard. Ensuite la magie opère. On est séduit par le rythme du film, ses plans séquences d’une sublime simplicité, la dégaine incroyable de Jean-Paul Belmondo, et ses dialogues sortis de nulle part et qui ont un air d’improvisation qui ajoute à la spontanéité du film.
A bout de souffle, c’est Godard qui capte avec habileté l’essence de cette époque. Un voyage grisant qui ne s’oublie pas…