" Si nous jetions ces armes et cet uniforme, tu pourrais être mon frère. "

Incroyable, ce film est incroyable.

Bien que rassemblant tous les éléments d'un film de guerre, " À l'Ouest, rien de nouveau " est pourtant bien un film pacifiste, le film nous transporte aussi bien dans l'horreur des tranchées qu'a des moments plus léger de camaraderie ou de fraternité, comme cette scène ou Paul, après un énième assaut infructueux, se retrouve dans le même trou d'obus qu'un français qu'il poignarde violemment en plein torse. Alors que le Français agonise, Paul se rend compte qu'une fois isolé, loin des sifflets des officiers et des mécanismes qui font d'un soldat un tueur, que ce n'est pas un ennemi qui est en face de lui mais bien un autre être humain avec une femme et une petite fille qu'il ne reverra plus, c'est alors que prit de remord il prononce cette phrase " Si nous jetions ces armes et cet uniforme, tu pourrais être mon frère. "

Mais " À l'Ouest, rien de nouveau " est également une critique des planqués , ces civils trop riches ou trop jeunes pour s'engager et qui se mettent, pour les uns, à planifier des plans de bataille bien au chaud a l'arrière comme si la guerre s'agissait d'un simple match de rugby, et pour les autres à insulter et traiter de lâche un homme qui revient du front et qui cherche à les prévenir et à les faire sortir de leur endoctrinement.

La violence des combats est également une réussite, et pour l'année, 1930, c'est impressionnant de réalisme, du soldat français à qui on ne retrouve qu'une paire de main sur des barbelés à l’allemand rendu aveugle par un obus et qui erre en hurlant sur le No man's land. Ce film est loin de jouer la carte
de la pudeur et du politiquement correcte et il n'a absolument rien à envier dans son genre a des productions actuel, qui étrangement à l’image d'un " American sniper " ou d'un " Du sang et des larmes " marque le retour d'un manichéisme et d'une vision de la guerre romancé, ou le super soldat se bat contre des hordes d'ennemi masqué pour la gloire de la patrie... Ici il n'en est rien, le soldat en face pourrait très bien être un frère, un père, ou un fils, rien à part l'uniforme ne distingue un allemand d'un pauvre bougre français,chacun se bat parce qu'il y est obligé ou parce qu'il croit sa cause juste.

Ce film est une réussite totale, un puissant message de paix destiné à tous et notamment au dirigeant politique et aux jeunes, trop souvent incapable de discerner la guerre romancé, héroïque et glorieuse, de la guerre telle qu'elle est : Une boucherie dans lequel il n'y a ni gentil ni méchant, mais seulement des êtres humain prit dans une folie meurtrière qui les dépasse.