A l'origine tout se base sur un personnage réel, Philippe Berre. Berre est un escroc français connu principalement pour avoir utilisé une fausse identité, celle de Roger Martin ingénieur en charge de l'A28 à Saint Marceau en France. Les travaux furent annulés suite à la présence de scarabée, protégés (repris dans le film). Les faits se sont déroulés durant l'année 1997.
Berre parvient à engager du personnel et louer du matériel de construction, ça n'ira pas plus loin si ce n'est à 5 ans de prison ferme.

A l'origine on se concentre sur l'histoire d'un homme incarné à merveille par Cluzet qui ressemble admirablement à celle que j'imagine pour Philippe Berre. Un homme en doute, en quête d'une identité, dune chose à faire, plus simplement d'une vie.
Et c'est justement parce qu'il faut bien vivre qu'il est prêt à voler plus pauvre que lui, à profiter de cette sombre histoire de ce petit village.
Vous savez le genre de petit village où tout le monde se connait et où la venue d'une personne importante se sait tout de suite. Et quoi de plus important que de trouver du boulot pour lequel on est qualifié quand on a la déprime de ne jamais pouvoir s'en sortir, de prouver qu'on n'est pas un moins que rien.

A l'origine se trouve donc tout un village qui n'attend que ça, qui n'y croyait plus et qui la en veut. Paul (Cluzet) se retrouve, en ce qui le concerne, confronté à quelque chose d'inattendu et peut-être de jamais vécu dans sa vie, être important pour quelqu'un. Et de vouloir simplement profiter de ces gens il en vient à vouloir les aider du mieux qu'il peut, il a enfin un but dans sa vie et il n'en démordra pas. Le film va donc plus loin que les faits réels, vous vous doutez déjà que la fin ne sera pas drôle mais je ne vous la raconterai pas pour autant.

Au final, de toute façon, ce qui compte ce n'est pas tant l'histoire mais le rapport entre les gens présent dans ce film. Cluzet est admirable en looser, ce type qui ne croit plus en rien, qui hésite. C'est un escroc car il n'a rien trouvé de mieux, et encore il le fait mal. Il stresse, ment mal, c'est pas un escroc à "l'américaine" qui ferrait tout avec une assurance folle. Non là on est devant un homme qui se sent toujours inférieur, qui ne sait pas où est sa place mais qui cherche à continuer. De cette "merde" stressé du début, on passe à un homme. La transition n'est pas brusque, elle a lieu en cours du film. Ca n'empêchera pas de penser que Paul était un looser mais, au moins, c'était un homme bien.

Loin de moi l'idée de comparer le personnage de fiction au personnage réel. Mais je pense qu'à l'origine, les deux hommes étaient fort semblables.
cinewater
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Films découverts en novembre/décembre 2011

Créée

le 23 nov. 2011

Critique lue 1K fois

11 j'aime

4 commentaires

Ciné Water

Écrit par

Critique lue 1K fois

11
4

D'autres avis sur À l'origine

À l'origine
Before-Sunrise
9

Bluffant ! [Attention quelques spoils se cachent dans cette critique]

En lançant ce film dans mon lecteur, je m'attendais un bon petit film français comme on en fait beaucoup, tiré d'un fait divers, avec une jolie brochette d'acteurs. En fait, A l'origine est un film...

le 6 déc. 2011

31 j'aime

6

À l'origine
socrate
8

Tous les chemins mènent au drame

A l'origine, c'est d'abord l'histoire d'un scarabée. Un insecte insignifiant qui peut arrêter un chantier. Ou un homme qui peut le relancer. Philippe Miller est en effet une sorte de scarabée, vénéré...

le 12 déc. 2011

18 j'aime

3

À l'origine
takeshi29
8

Giannoli confirme tout son talent

Xavier Giannoli fait d'un faits divers bien peu cinégénique une oeuvre magistrale par le seul biais de son talent de metteur en scène. Du grand, du beau cinéma.

le 9 juin 2011

15 j'aime

Du même critique

Les Chiens de paille
cinewater
9

Critique de Les Chiens de paille par Ciné Water

Adorateurs des films d'actions avec un héros surhumain à la Bruce Willis et consorts, adorateurs des films où on ne vous laisse aucune liberté de penser. "Si on te gifle la joue droite, file lui une...

le 11 juin 2012

37 j'aime

11

La Nuit du chasseur
cinewater
9

Nuit où je parle de ma vie et de montage

La Nuit du chasseur est un film que j'ai découvert par hasard quand je trainais dans la bibliothèque-médiathèque de ma petite ville natale, en Belgique, j'avais 17 ans. Ce film j'en suis directement...

le 1 mars 2012

35 j'aime

13

La Règle du jeu
cinewater
4

Les bourgeois, c'est comme les cochons, plus ça devient vieux plus ça devient...

Cher Jean Renoir, Nous avons passé d'agréables moments ensemble et je m'en souviens comme si c'était hier. C'est donc avec beaucoup de peine, et comprenez bien que je le regrette, que je viens à vous...

le 28 déc. 2011

32 j'aime

57