Lewis Mislestone signe ici un très beau film. Ses nombreux points forts le transposent de simple film pacifiste au rang des grands films du cinéma.
Dans un premier temps, Mislestone définit avec brio l'horreur de la guerre, sa description subtile du conflit réside dans un juste milieu. Il ne la caricature pas pour arriver à ses fins mais passe par un réalisme impressionnant au service de son avis pacifiste pour que le spectateur y adhère. Le réalisme du film est son deuxième point fort, les séquences sont en effet autant inventives que technologiquement brillantes. La sublime et prenante interprétation de Lew Ayres aide également dans cette logique de réalisme, de plus elle permettra à l'acteur d'acquérir une notoriété internationale. Les dialogues signés Goerge Cukor, font également preuve de pertinence. On se souviendra longtemps de la réplique entre le chef de tranchée et le jeune soldat qui risque sa vie pour rapatrier le corps de son camarade mort, le chef lui demandant pourquoi il a fait cette action qu'il juge stupide, à ca « parce ce que c'est mon ami » répond le jeune, sur quoi renchérit « c'est pas ton ami, c'est un cadavre » - Juste génial ! 131 minutes émouvantes, angoissantes et impressionnantes qui marquent le spectateur jusqu'à la fin. Le dernier plan étant en effet époustouflant par sa tragique poésie.
A l'ouest rien de nouveau, détenteur de l'oscar du meilleur film et pionnier dans son genre est donc grâce à sa justesse, son message, ses acteurs, ses dialogues et son réalisme un petit bijou du 7ème art!
Fennec91
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le 26 févr. 2011

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Fennec91

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