Il est rare que le suivi d'un réalisateur me fasse apprécier en premier lieu le film de commande, genre superproduction confiée parce qu'enfin, la dite personne a "prouvé" qu'elle saurait engendrer du chiffre, et accessoirement, ajouter un "je ne sais quoi" à une mécanique rébarbative.
C'est exactement ce que fit Taika Waititi avec Thor: Ragnarok, buddy moovie édulcoré vivifiant et coloré, véritable bouffée d'oxygène dans la trilogie jusque là "peu mieux faire" du dieu nordique alors que son Vampires en toute intimité, bien qu'original, m'avait laissé à moitié séduit.
Revigoré par la surprise que constituait le troisième opus de notre blondinet au marteau, je décidais de laisser une nouvelle chance au réalisateur néo-zélandais et à son univers. Hunt for the wilderpeople qui se situe tout juste entre les deux films mentionnés ci-dessus est, comme son documentaire sur les vampires, une oeuvre originale.
Démarrant sur des paysages à couper le souffle, qui accompagneront le film jusqu'à sa conclusion, le très tristement rebaptisé A la poursuite de Ricky Baker est de ces feel-good buddy moovie légers.
Un gamin difficile, très rapidement dépeint, est placé dans une nouvelle famille d'accueil, au milieu de nul part dans la brousse néo-zélandaise. Les présentations sont rapides, les personnages principaux identifiables par leur caractère et les relations qu'ils tisseront sont évidentes. Pas de surprises sur le but de cette histoire, dès comme ça, à la sauce, "je t'aide, moi non plus", on en a vu des dizaines.
Donc si le fond est à l'image de bien d'autres films narrant la cohabitation de personnages que tout oppose, jusqu'à ce que chacun cède du terrain pour en sortir grandi, c'est sur la forme et les petits détails que cette traque tire son épingle du jeu.
Taika Waititi dresse des portraits assez convenus et stéréotypés mais il s'applique à nous faire rire par des dialogues savoureux et des situations drôles, frôlant l'absurde (le bush-man, le fossé) en étoffent ses héros de détails de situation (haïkus, bouillotte et selfie).
Son film file à tout allure, avec une mise en scène sans temps-mort, enchaînant ainsi des scènes/sketchs sympathiques faites de rencontres et entrecoupées de paysages sublimes.
Sam Neill et le petit Julian Dennisson forme un de ces duos qui fonctionne assez pour donner un petit plus au film. On rit, on sourit, on suit le chemin tout tracé du récit et on apprécie la carte postale sauvage de la Nouvelle-Zélande.
Hunt for the wilderpeople respire la simplicité et est assez débridé et rythmé pour nous faire passer un petit moment agréable. Un buddy feel good moovie en pleine nature qui se laisse apprécier malgré un essoufflement sur la longueur.