Résumé


Au décès du comte de Montarbie d’Haus, sa femme, la comtesse (Charlotte de Turckheim), doit organiser la succession du titre et du domaine. Bien qu’elle ait une fille, Blanche (Margaux Chatelier), qui ne demande qu’à reprendre les rênes du domaine, la tradition interdit aux femmes de « maintenir », ce rôle devant être assumé par un homme de la famille. Le fils, Pierre-Anne (Bertrand Usclat) étant dans les ordres, le seul mâle disponible est Gonzague (Mathieu Simonet), un neveu né d’une mésalliance, qui n'a d'autre ambition que de dépecer le parc pour en faire une juteuse affaire immobilière.


Un jeune cambrioleur spécialisé dans le vol d’œuvres d’art, Abdel (Amir El Kacem) profite de la visite de la comtesse au centre de réinsertion pour jeunes délinquants où il est emprisonné pour s’introduire dans le coffre de son 4 X 4 et s’échapper.


Il tente de s’enfuir à son arrivée au château, mais Blanche, qui poursuit un sanglier, lui tire dessus.
La comtesse, sa fille et Fanny, leur gouvernante (Anne Consigny) soignent le jeune homme tout en prenant la précaution de l’enfermer dans une chambre isolée.


Mais, en bon cambrioleur, la serrure ne lui résiste pas longtemps et il arpente bientôt le château, dressant l’inventaire de tous les objets de valeur qu’il contient.


Découvrant ses talents et – aussi étonnant que cela paraisse – son honnêteté et son sens de l’honneur, la comtesse va s’en faire un allié pour contrer Gonzague et le démasquer.


Autour du film


Le film joue sur une thématique qui n’est pas nouvelle : celle du choc des cultures et des générations. Ici, il s'agit plus précisément de la confrontation entre les manières raffinées et passablement surannées de la noblesse et le franc-parler d'un jeune des cités. L’idée du film a été proposée par les producteurs Amélie de Chassey et Pierre Kubel, qui ont co-écrit le scénario, à la réalisatrice Isabelle Doval. Amélie de Chassey s’est inspirée de l’histoire de sa famille pour écrire le scénario.


Le film a été tourbé au château de Blossac en Ile-et-Vilaine datant du XVIIe siècle.


Charlotte de Turckheim, elle-même issue d’une vieille famille aristocratique alsacienne, est à l'aise dans ce rôle qu’elle avait déjà incarné en 2006 dans Les Aristos (2006), où elle se moquait déjà des travers de la noblesse.


Mon opinion sur ce film


Certes ce film n’est pas un chef d’œuvre et n’évite pas certains poncifs voire quelques scènes un peu ridicules qu’on aurait pu nous épargner (par ex. la scène où Charlotte de Turckheim est déguisée en « rebeu »). Les dialogues sont bien écrits et on évite la vulgarité (voir la leçon que fait à Abdel la comtesse sur la différence entre "grossièreté" et "vulgarité"). Les épisodes cocasses naissent de l’affrontement entre deux mondes totalement étrangers l’un à l’autre : celui d’une noblesse sur le déclin dont le code d’honneur rejoint de manière inattendue celui d’un petit voyou.


Globalement, c’est une honnête comédie où l‘on rit de bon cœur. Très bonne prestation de Charlotte de Turckheim mais surtout d’Amir El Kacem, très jolie surprise dont la biographie nous apprend qu’après être passé par le Cours Florent, il a été admis au Conservatoire supérieur d’art dramatique de Paris dont il est sorti diplômé et que, depuis 2011, il a tourné pas moins de 9 films et téléfilms ou de séries télé. Gageons que le rôle d’Abdel lui ouvrira les portes d’autres films où son jeu naturel et sincère lui permettra de faire une carrière digne d’un grand acteur.

Créée

le 28 mai 2018

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Roland Comte

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