Quoiqu'en diront certains, il n'en faut pas beaucoup pour exciter un cinéphile pur et dur et l'attirer dans les salles obscures.
Et ce, même si le faire avec un tant soit peu d'originalité est devenu une tâche des plus ardu ces dernières années.


Absolutely Anything lui, sur le papier, a pourtant tout pour y parvenir sans peine.


Une véritable et ultime réunification espérée depuis des lustres des inestimables Monty Python incarnait déjà un intérêt des plus alléchant, et l'ajout à ce pur plaisir coupable en puissance d'un casting aux petits oignons (l'infiniment regretté Robin Williams, la bombe Kate Beckinsale, le génial Simon Pegg et les excellents Rob Riggle et Eddie Izzard en guests de luxe); c'est comme goinfrer de viagra un gourdin plus solide que l'acier.


Bref, plus bandant et aguichant tu meurs et difficile de ne pas dire que son excellente bande annonce n'en rajoutait pas une couche au niveau de l'attente démesurée.


Plus ou moins calqué sur Bruce Tout Puissant a tel point que s'en est presque trop évident, l'intrigue aussi simpliste que délirante suit les mésaventures de Neil, un professeur wannabe écrivain cruellement solitaire et au quotidien affreusement banal.
Banal jusqu'à ce que le bonhomme se voit offrir la possibilité de voir se réaliser tous ses désirs par des aliens faisant reposer ni plus ni moins que le destin de la Terre sur ses frêles épaules.


Simple donc mais au potentiel furieusement bandant quand on connait un minimum la folie des comiques british.
Et durant un premier tiers des plus maitrisé, on y croit foutrement au pouvoir comico-nostalgique de cette chronique humoristique concocté par les Monty Python et leur critique joyeusement cynique et grinçante des dérives de l'humanité.


Mais passé cette première partie, ce potentiel monument de drôlerie loufoque s’essouffle.
Alignant les gags à la pelle au sein d'une intrigue fourre-tout poussive et inégale pas toujours drôle (ses runnings gags répétés et étirés sur la longueur lassent plus qu’autre chose) et rythmé à la truelle, Absolutely Anything a tout des retrouvailles gâchées, pondues sans grande ambition par une bande de génies du rire n'ayant plus rien à prouver (Sacré Graal, La Vie de Brian et Le Sens de la Vie sont au panthéon du culte pour l'éternité), et qui en a peut-être que trop bien conscience.


Pétri de bonnes idées jamais pleinement exploitées au point de sembler tourner en rond au bout d'une demie heure, bourré d'incohérences et de facilités scénaristiques (jusque dans sa morale bateau, fustigeant l'homme qui ne pense qu'à sa pomme et s'avère cruellement avide dès qu'il peut satisfaire toutes ses volontés), tout en étant assez prévisible; même les CGI plus que convenable ne viennent jamais contrebalancer une mise en scène manquant cruellement de peps.


Dit comme ça, Absolutely Anything a tout du ratage complet ce qui n'est pas entièrement vrai dans le fond même si il n'atteint jamais les attentes monstrueuses qu'aura su capitaliser ce dernier long métrage de la troupe anglaise, faisant figure ici de simples guests vocaux.


Reste que l'on se fend pourtant la poire plus d'une fois et que côté casting, si la belle Kate Beckinsale patauge dans un rôle de faire-valoir (mais qu'elle est craquante hein...) complétement futile et mal croqué, Robin Williams (parfait dans le doublage du chien Dennis, à qui il transmet toute la douce folie de son talent) et Simon Pegg - génialement absurde comme toujours - portent le tout avec conviction.


Divertissant et plaisant donc mais trop inégal pour pleinement convaincre.
Pas le final idéal pour des maitres de l'humour ayant révolutionnés comme peu l'on fait, la comédie sur grand écran.


Jonathan Chevrier


http://fuckingcinephiles.blogspot.fr/2015/08/critique-absolutely-anything.html

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le 26 août 2015

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