Abyss
7.3
Abyss

Film de James Cameron (1989)

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Comme chaque film qui dépasse 2h40, on a peur. Peur de s'ennuyer au bout d'une heure en se demandant où on va et si on va tenir.
Mais les 2h51 de la version longued'Abbys (je n'ai pas vu la version cinéma), sont passées sans questionnement existentielle sur le pourquoi du comment de comment du bordel de comment je vais tenir jusqu'au putain de bout du fin qui parait si loin. Et c'est grâce au titre en partie.

Pour couper court, nous nous retrouvons dans une sorte de vaisseau submersible badass qui se trouve à 600 mètres au fond de l'océan. Ils doivent explorer un sous marin qui a coulé. Pour se faire, le capitaine (ce bon vieux Ed Harris) et son équipe doivent coopérer avec des militaires à l'humour totalement débridé. Et il y a aussi la femme forte, leitmotiv chez Cameron, qui se trouve être la femme du personnage joué par Ed Harris, et ils sont en train de se séparer. Bref une ambiance de MALADE, le tout sous 600 mètres d'eau. Et près d'une fosse océanique de près de quelques kilomètres.
Et c'est cet élément qui, personnellement, m'a fait tenir tout le film sans soucis. Le film s'appelle Abyss, à 600m c'est pas les abysses, donc il vont FORCEMENT descendre tout au fond de l'océan à 5 kms de profondeur. Et tout le film on attend ça. Cameron a l'intelligence de ne pas gâcher ce plaisir. Il en joue même. Au fil du film, la plateforme et nos protagonistes ne sont pas loin de tomber dans cette fosse. Et à chaque fois, on espère qu'ils vont tomber. Alors qu'en réalité, si ils tombent au fond, ils meurent; ce qui n'est pas spécialement bon pour nos héros.
En plus de jouer sur notre fascination pour les profondeurs, Cameron ajoute une espèce sous marine inconnue qui brille comme un sapin de Noël et qui vit au fond de la fosse à priori. Donc on a encore plus envie d'y aller.

Mais avant de descendre, il y a un un série de "malchance". Le type qui est responsable des militaires devient fou à cause du changement de pression, Lindsey, la femme forte scientifique, avait spécifié qu'il y avait une chance sur vingt. On a donc notre bad-guy, le méchant moustachu qui accuse les soviétiques de tout les maux de la Terre.

J'aime pas ce méchant.

C'est le genre de mec qui fait des trucs totalement irrationnel, borné, militaire. Après, il faut replacer le film ans son contexte. La guerre froide fait "rage" encore en 88/89, même si il y a des gros progrès, du coup, à travers ce personnage, Cameron nous le fait détester à mort pour que l'on puisse détester la paranoïa sur les soviétiques qu'ont les militaires. Sauf que de mon point de vue de 2014, c'est too much. C'est assez personnel, les méchants qui sont militaires, ça m'hérisse le poil car on ramasse souvent un tas de clichés, d'ailleurs ce méchant n'est pas sans rappeler Quaritch dans Avatar, Cameron ne porte pas ces gens là dans son coeur. Je n'aime pas la guerre et tout le tralalala qui l'accompagne, mais il des façons plus intelligente de la dénoncer...

C'est le seul point qui m'a vraiment gêné dans le film. Et Cameron a l'intelligence de s'en débarasser 50 minutes avant la fin. 50 minutes durant lesquels l'obstacle principal c'est la nature.
Et quand Ed descend dans les profondeurs, car il doit aller désactiver une ogive nucléaire que le méchant a envoyé en bas, on trépigne d'impatience.
Certes, si cette ogive explose la 3ème Guerre Mondiale est déclenchée (en toute simplicité). Et est symptomatique d'une fin de faux suspense. On se doute très bien que notre héros va finir par rencontrer nos poissons bizarres des profondeurs, qui vont le remonter, mais on laisse, on est emporté par cette fascination des abysses que Cameron a savamment distillé durant tout le film. Il se trouve donc que les mecs (ou poissons de l'espace) en bas sont cool, pacifistes. L'un d'entre eux emmène Ed dans leur ville qui fait beaucoup de lumière au fin fond des profondeurs (Gungan City ressemble BEAUCOUP trop à cette ville d'ailleurs). Puis Ed parcourt un tunnel de lumière sous LSD, qui lui fait clairement référence à 2001. Puis nos amis de l'eau, qui ne sont peut être pas nos amis, créent une immense vague de 300 mètres de haut, car dans le même temps à la surface la 3ème guerre mondiale est imminente. Ed demande "Pourquoi?" on lui répond par images "la guerre c'est pas bien vous êtes tous les mêmes". Ed:"mais non!" La vague s'arrête, Ed demande "Pourquoi?" on lui répond en image "Tu aimes ta femme c'est cool, l'amour peut sauver l'humanité". Morale que Luc Besson n'a PAS DU TOUT reprise dans le 5ème Elément bien évidemment.

Bon la fin on s'y attend, les poissons de l'espace remontent à la surface, emportant avec lui la station submersible badass. Ed retrouve sa meuf et au final le divorce c'était peut être une mauvaise idée. Tout le monde se demande pourquoi, après une remontée si rapide, il ne sont pas morts à cause du changement brusque de pression, et Cameron lance le générique avant que le scénariste ne débarque en Zodiac pour dire que s'il fallait 3 semaines pour remonter, la fin aurait été moins efficace.

Abyss est un film spatial. Il fournit le même vertige de l'inconnu, d'immensité. Cette sensation de voyage sans fin.

Cameron nous rappelle ainsi qu'il est inutile d'aller dans l'espace car le vrai inconnu est en dessous des océans.
DrSubj
8
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le 14 nov. 2014

Critique lue 869 fois

DrSubj

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