Si on se fie à son titre djeunz et à son affiche ringarde, on peut aisément situer "Adopte un veuf" parmi les innombrables comédies franchouillardes qui inondent nos écrans chaque mercredi.
Pourtant, la présence du vétéran André Dussollier, couplée à quelques échos plutôt favorables, avaient laissé augurer d'un divertissement honorable, moins calibré que ses congénères.
Las, malgré une première demi-heure gentillette et vaguement rafraîchissante, centrée sur la relation naissante entre un médecin retraité et veuf depuis peu (Dussollier), et une jeune serveuse galérienne en mal de logement (Bérengère Krief), le premier hébergeant la seconde dans son immense appartement parisien, le film de François Desagnat s'enlise peu à peu dans les situations convenues et les péripéties sans intérêt.
En effet, l'arrivée de deux nouveaux membres dans cette improbable colocation ne permet nullement au récit de décoller, plombé au contraire par l'apparition du personnage atrocement caricatural de Paul-Gérard, campé par l'imbitable Arnaud Ducret, tout en grimaces et tics outrés.
Dès lors, on suit tout cela d'un œil distrait et parfois navré par la vision du monde lourdement conservatrice des scénaristes, qui sous couvert d'une pseudo ouverture d'esprit et d'une solidarité de façade, s'assurent que chacun suive au final le chemin bien balisé d'une existence dans la norme.
Heureusement, quelques personnages secondaires tirent leur épingle du jeu, à l'image de Nicolas Marié, de Panayotis Pascot (le lycéen du "Petit Journal") ou de Blanche Gardin, et le film parvient de temps en temps à nous arracher un sourire, mais dans l'ensemble ça reste laborieux et sans véritable intérêt.
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