Costa-Gavras nous invite au cœur de la crise grecque, en 2015, après l’élection d’Aléxis Tsípras. Il nous place dans la peau de l’attachant Ministre des finances, Yanis Varoufakis. Deux heures en immersion pour cinq mois trépidants, du choc de la victoire à une démission annoncée dès les premières minutes. Un défi périlleux : renégocier la dette sans trahir les siens. Issu de la société civile, Yanis découvre avec les autres membres du gouvernement les codes et la dureté des « grands de ce monde ».
Sac à dos sur l’épaule, nous voyageons avec lui de Londres à Paris, en passant par Berlin, Francfort et Bruxelles. Nous découvrons un pouvoir économique et financier implacable, des politiques bien souvent menteurs et lâches. Nous entrons dans les grandes salles de réunion feutrées des ministères des finances et de l’Eurogroupe. Nous y vivons la violence et la duplicité des échanges, y subissons les pressions et intimidations. Comme Yanis, nous nous sentons humiliés et prenons plaisir à nous montrer fiers voire un brin flagorneurs. Et au final, nous sommes forcés à l’abandon, coincés entre le rouleau compresseur de l’Eurogroupe et les attentes d’un peuple en souffrance.
Des excellents acteurs, de belles images, du rythme malgré certaines longueurs.
Un peu trop à charge mais efficace, immersif... effrayant surtout lorsqu’on apprend que les dialogues des réunions internationales sont retranscrits à partir des enregistrements pris par le « vrai » Yanis Varoufakis dont l’autobiographie a inspiré le film.