After fait partie de ces films que l'on va voir avec une bonne excuse mais dont on attend rien. Une amie qui veut le voir, une compagne peut être, ou même une petite curiosité et on se retrouve en salle obscure pour voir un film dont la compagne marketing seule nous a convaincu du creux de son scénario. Il n'y a pas de mal à faire plaisir.


Le scénario, donc et pour commencer, est d'un banal attendu. On eût d'ailleurs imaginé plus de difficultés dans la conquête des deux amoureux, qui succombent finalement au bout de quelques regards dans une simplicité effroyable. Alors on évoque par ci par là les passés difficiles des deux protagonistes, on essaie de rendre le beau gosse sombre et distant sur quelques scènes pour le faire devenir mystérieux mais on le réduit bien vite à un tourtereau chantant la sérénade d'une même voix avec sa belle. Pour ainsi dire le seul veritable élément sur lequel pouvait régner un faux suspens est ainsi celui qui est le plus vite balayé. Reste quelques autres tentatives de suspens dont la relation à un premier petit ami absent, une dispute avec la mère et j'en passe mais dans l'ensemble rien ne prend vraiment et tout se conclut sans peine.


Ce film se réduit donc à l'exhibition de deux adolescents qui se cajolent et gloussent ensemble dans une soupe d'une niaiserie annesthesiante.


Et que ceux qui ont vu le slogan "le nouveau cinquante nuance de Grey" calment leurs ardeurs douteuses, il n'est bien ici question que d'amourette faussement impossible, pas de scènes osées. La comparaison s'arrête là.
Non, les scènes proposées pour l'intimité du jeune couple contribuent davantage au ridicule du tout (je repense à cette scène où il lui touche le ventre en lui demandant si personne ne l'a jamais touchée et elle de répondre à la négative avec le souffle coupé... Il lui touche le ventre, quoi... 'pis elle avait un mec avant lui à priori..).
Cette pudeur dans ce qui est montré s'explique sans doute du fait du jeune âge des acteurs (?), des protagonistes ou du public visé mais montre sans doute aussi combien l'entreprise était donc vouée à un certain échec.
Quand il n'y a rien à raconter ni à montrer, il faut être obstiné pour pondre quelque chose malgré tout.


On en vient à la question du fameux acte sexuel et avec lui celle d'un montage et d'une mise en scène sans intelligence aucune.


Concernant ledit acte on se surprend d'entendre la belle en fin de film dire avoir envie de son bellâtre. La surprise est d'autant plus grande que nous avons déjà subi bon nombre de séquences où on a vus les deux personnages se cajolant en petite tenue. Si Thessa dit bien en début de film qu'elle n'est jamais passée à l'acte, la première nuit qu'elle passe avec son partenaire laisse donc entendre que la chose s'est faite sans difficulté aucune. Encore un enjeu balayé sans ménagement ; d'autant plus dommage que la chose n'est pas facile pour tous les adolescents mais bon, soit. Comme déjà dit on les retrouvera ensuite dans de nombreuses scènes dénudées (multipliant les gros plans sur des dos nus, des épaules ou des nombrils, donc), achevant par là de nous convaincre que, décidément, la chose est entamée.
Sauf que : "j'ai envie de toi.
-Tu es sûre ?"
En fin de film et après en avoir passé les trois quarts à poil l'un contre l'autre.


Une scène a un sens, elle peut aussi en induire. Or After n'y prend jamais garde et propose un montage dénué de réflexion. Que nous sommes sots d'avoir pu croire que derrière toutes ces scenes précédentes étaient induits des rapports sexuels ! Ce n'était rien d'autre que des câlins tout nus, enfin !


Je prends l'exemple d'une autre scène : les deux tourtereaux sont posés au restaurant et rigolent tandis qu'elle lui prend ses frites et les met dans sa propre assiette... On la voit ensuite demander à la serveuse de changer son assiette car elle avait demandé sans ketchup. Ouais donc elle a piqué les frites de son petit ami pour les renvoyer avec son plat ?


Ça prête à sourire mais le film est bourré de ce genre d'incohérences, résultant tantôt d'une écriture paresseuse, tantôt d'un montage desincarné.


Début du film, elle est fâchée et essaie le maquillage et les fringues de sa colloc derrière le dos de celle-ci. Va-t-elle débarquer en soirée complètement transformée pour provoquer l'attention de son love interest ?
Non, non : la scène suivante elle dort profondément au fond de son lit.
Wouah.


Le long métrage en deviendrait presque drôle. Il n'en paraît que plus vide encore et plus vain. Autant dire qu'avec son postulat de départ ce n'était pas chose gagnée, pour autant ce n'était sans doute pas le défi à relever.

Jonathan_TJo
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le 24 avr. 2019

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Jonathan TJo

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