Il fut un temps où le seul nom de M.Night Shyamalan suffisait à l'affiche d'un film pour se précipiter au cinéma, mais je constate avec amertume que Hollywood l'a relégué au second plan. Les médias tablent donc tous sur Will Smith et sa progéniture, qui ont le don de se la péter en interview, pour promouvoir ce nouveau film de science fiction. L'erreur de casting est flagrante, tant le sujet qui porte sur le rite initiatique d'un adolescent face à un père sévère fera forcément redondance entre Will Smith et Jaden Smith. Sauf que le rite initiatique tombe à l'eau quand c'est papa qui projette fiston sous le feu des projecteurs, avec encore un film où son ombre de producteur fait main basse sur le casting.
Et justement revenons au casting, et à un certain Shyamalan qui a su se faire oublier à cause des ses dernières lubies. After Earth ne sera pas la résurrection du maître du Sixième Sens. Il n'en fait qu'à sa tête et réutilise bêtement ses deux derniers navets dans ce film de science fiction.
Je ne lui en veux en guère de s'essayer à d'autres genres, mais il va falloir qu'il comprenne qu'à force de ratages il faut revenir à ses premières amours. Incassable, Signes ou encore Le Village gardent une pâte Shyamalan mais d' After Earth ne ressort que le mauvais du Dernier Maître de l'Air et de Phénomènes. Arrêtes avec ton message écolo, arrêtes l'idée stupide qui ne prendra jamais, que les plantes vont se retourner contre nous.
Pourtant il a essayé d'y mettre de la bonne volonté, mais difficile de passer après un Oblivion réussit sans fioritures gênant le scénario (du moins pour ceux qui n'y ont pas vu une Ode à Tom Cruise). Autant l'idée de la Terre hostile à l'homme est bonne mais les animaux caricaturaux (un babouin agressif, un pseudo lion et un oiseau maternant) en viendront à bout.
On va aussi oublier tous les petits détails qui ne sont pas logique du genre je vais sur un volcan en flamme facilement pour activer une balise, je respire à l'aide d'un sérétide (médicament contre l'asthme qui a la même forme que la capsule d'air du film), ou autre fadaise d'un vaisseau en tissu (ouais j'ai trouvé bizarre tous ces tissus déchirés aux abords du vaisseau craché) ; et on va se concentrer sur la relation père/fils. Parce que franchement c'est le seul point du film qui est a peu près bien mené, même si je vous accorde que c'est convenu. Le petit Jaden se la pète moins que dans ses interviews et Will laisse sa place à son fiston dans l'action. Double lecture donc entre la fiction et la réalité.
Mais franchement, c'est pas le film de science fiction de l'année, loin de là.
Monsieur Shyamalan vous étiez tellement bon pour créer une atmosphère, je compte sur votre raison pour revenir à un cinéma qui vous sied mieux, afin qu'on ne vous oublis plus.