Alors qu'une panne d'électricité s'abat sur Londres, le responsable, un patron de cinéma qui vit avec sa jeune femme et le petit frère de celle-ci, se voir charger comme mission de passer à un attentat d'une plus grande ampleur...


Sabotage est le premier film d'Hitchcock datant d'avant sa période américaine que j'ai découvert et c'est à nouveau un plaisir de le voir. Il met en place un thriller assez sombre et efficace avec peu de lieu et restant tout le long braqué au plus près de ce gérant de cinéma et son épouse. Il met bien en valeur la façon dont il se sent de plus en plus surveillé, devant faire attention à tous ses faits et gestes ainsi que son épouse qui ne se doute pas de qui il est vraiment.


Alors, si ce n'est pas vraiment un grand Hitchcock, il est difficile de bouder son plaisir devant ce film court (76 minutes) mais ô combien efficace. La réussite vient d'abord de la façon dont Hitchcock orchestre son récit, préférant rester dans un ton intimiste et minimaliste, organisant son intrigue autour d'un trio de personnage avec un détective qui vient peu à peu se greffer au couple principal. Démarrant sur la panne d'électricité, les péripéties viennent peu à peu, Hitchcock laisse planer du suspense sur les événements et orchestre son récit avec un maximum d'efficacité. La tension monte au fur et à mesure que le film avance jusqu'à ces fameuses 13h45 et l'intensité ne redescend à aucun moment jusqu'à un final particulièrement réussi.


Plusieurs scènes sont vraiment mémorables, à l'image de la bombe transportée où l'intensité est à son comble. Le maître nous immerge au cœur d'un Londres sombre et vraiment bien mis en valeur. On retrouve quelques éléments propres à Hitchcock qu'il continuera d'exploiter dans sa carrière et il fait preuve de quelques trouvailles et bonnes idées. Il bénéficie aussi d'une très charmante et vulnérable Sylvia Sidney et dans l'ensemble, toutes les interprétations sont bonnes.


Si Hitchcock s'est montré plus brillant par la suite, ce serait tout de même dommage de passer à côté de ce très efficace et plaisant thriller, où le maitre se concentre sur le côté intimiste et bénéficie de personnages aussi bien écrits qu'interprétés.


À noter quand même, que le film a été traduit en français par Agent Secret... qui est le titre anglais du précédent film d'Hitchcock Quatre de l'espionnage...

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le 18 juil. 2016

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Docteur_Jivago

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