La Guerre Froide fait rage. Pourtant, la CIA et le KGB, par l’intermédiaire de leurs deux meilleurs agents doivent collaborer pour retrouver des bombes dans les mains d’une nouvelle organisation secrète dirigée par d’anciens nazis. Une jeune femme est censée les aider à atteindre ce but et ainsi éviter un cataclysme mondial.
Il semblerait que beaucoup de monde ne le sache pas outre-Atlantique, mais Agents très spéciaux n’est autre qu’un remake d’une série à succès des années 1960. Ce n’est d’ailleurs pas la première adaptation cinématographique mais ce coup-ci, on peut clairement parler d’un reboot. En effet, même ce bon vieux Guy Ritchie rappelle que son film ne s’inspire finalement que très peu du matériau original. Ca tombe bien, car mes références sur cette série sont tout à fait inexistantes !
Parti du statut de réalisateur british à la cool, Ritchie fait désormais dans le blockbuster en réinvestissant des mythes télévisuels comme le démontre le succès de ses deux Sherlock Holmes. Difficile de dire si son ex-femme Madonna l’a poussé dans les endroits select à Hollywood, mais la griffe Guy Ritchie a bien trouvé dans sa place dans le cinéma américain. Ainsi, Agents très spéciaux rappelle son ancienne vie de pubard : les images pétaradent, les couleurs sont chatoyantes et le rythme est soutenu de bout en bout. La plongée dans l’Europe des 60’s est clairement une réussite grâce à cette énergie particulière et les nombreux éléments pop présents dans les costumes ou les décors. L’idée de que l’histoire se déroule en Italie et à Berlin accentue cette sensation retro.
Mais ceux qui attendaient une alternative à Kingsman risquent une importante déconvenue. Ici, le flegme britannique n’existe plus en lieu et place des deux personnages diamétralement opposés (l’américain contre le soviétique). Cette ambivalence aux allures de stéréotype n’a plus franchement d’intérêt sur nos écrans, et la présence féminine (avecla ravissante Alicia Vikander) pour adoucir les contours d’un scénario sans aucune inventivité n’y change rien. D’ailleurs, il est curieux de voir un américain joué un russe alors qu’on aurait pu avoir une once d’originalité dans le casting. Le duo Henry Cavill-Armie Hammer n’est ni charismatique, ni un minimum attachant malgré des tentatives de répliques cocasses. N’est pas Roger Moore qui veut.
Agents très spéciaux – Code U.N.C.L.E. est une parodie excessive où la dérision manque de légèreté comme la forme cubique du visage d’Henry Cavill. Plus proche d’une bande annonce géante qu’un vrai morceau de bravoure, le rythme frétillant ne colle pas à la faiblesse d’une histoire d’un autre temps. Pourtant, il y a bien la patte Guy Ritchie qui donne une certaine atmosphère au film mais que le duo d’acteurs musculeux ne transcende jamais, la faute à des personnages aussi plats qu’artificiels. Loin de Kingsman, la sauce hollywoodienne n’a sans doute pas le recul/la culture nécessaire pour produire un genre somme toute très britannique. Like a virgin.