Aladdin
7.5
Aladdin

Long-métrage d'animation de John Musker et Ron Clements (1992)

Laissez le génie de la lampe éclairer votre lanterne

Le 10 Novembre 1993 est une date qui resta à jamais gravée dans la mémoire et dans le cœur des cinéphiles. Une date qui bouleversa les fans des studios Disney. Ce jour là, sortait sur grand écran Aladdin, 31ème classique d’animation de Disney, inspiré du conte Aladdin ou la lampe magique et du film Le voleur de Bagdad. Le plus spectaculaire, le plus grandiose, le plus drôle des chefs d’œuvre de Disney, c’est lui. Vous êtes prêt à vivre une folle aventure au pays des milles et une nuit ? Alors gardez les bras et les mains à l’intérieur du tapis et c’est partiiiiiiiiiiii !


Quand Disney revisite avec succès les contes des milles et une nuit


Aladdin, tout comme Le roi lion, c’est pour beaucoup l’une des meilleures œuvres des studios Disney. Vous connaissez tous les paroles des chansons (Ce rêve bleu, Je suis ton meilleur ami, Prince Ali) et aussi les chorégraphies, vous connaissez tous les répliques (Dix millénaires, ça vous flanque un de ces torticolis !), vous connaissez tous les scènes cultes (l’entrée puissante d’Aladdin, poursuivi par la garde royale à cause d’un simple morceau de pain), jamais vous n’avez oublié votre première rencontre avec le génie de la lampe, et c’est avec CE film que vous savez maintenant que le coup de foudre existe bel et bien. Aladdin, un chef d’œuvre qui date de plus de vingt ans mais qui pourtant n’a pas pris une ride. Quant à la magie qui entoure tout ce film, elle opère toujours autant et ce, dès son introduction captivante.


Introduction qui démarre plutôt vite dès l’arrivée d’un marchand de tapis, stéréotype du vendeur qui jette son dévolu sur VOUS en tentant de vous vendre des objets exceptionnellement rares, et qui, vous vous en doutez, brisera le quatrième mur. Ce marchand, colporteur à ses heures perdues, nous conte l’histoire que nous suivrons. Celle d’un jeune homme qui verra sa vie changée lorsqu’il mettra la main sur une lampe à l’apparence banale mais qui, comme tant d’autres choses, vaut bien plus à l’intérieur, qu’à l’extérieur. On est surprit par la gestuelle (toujours fan de la technique du roulé de pomme le long du bras) et les déplacements fluides de nos personnages si expressifs. Après une brève visite dans le désert où nous faisons la connaissance de notre antagoniste, il est temps pour nous de repartir en ville, lieu central où se déroulera l’histoire. Une fois de plus, Disney nous fait voyager, faisant découvrir d’autres cultures à celles et ceux qui n’ont pas la chance de quitter leur pays.


Bienvenue à Agrabah. Sa culture et ses lois orientales, ses colporteurs, son marché et ses marchands (marchand de colliers, de figues, de melons, de dattes et de pistaches, vendeur d’amphores, poissonnier), sa richesse, sa pauvreté, ses hommes et femmes vêtus de vêtements bouffants, ses sables d’or, ses nuits aussi chaudes que son soleil, ses saltimbanques divertissant la population (lanceur de couteaux, avaleur de sabre, cracheur de feu, fakir méditant sur un tapis de clous), ses gardes royaux pas très commodes, mais surtout son immense palais dominant la ville. On est très vite sidéré par tant de détails (les pièces d’or plus vraies que nature), tant de beauté du coté des décors, de la lumière et des ombres, des musiques, de l’ambiance et des personnages. Ca sonne oriental, tout en ayant un petit coté moderne.



Aladdin : C’est sérieux ? J’ai droit à trois souhaits, et je peux te
demander n’importe quoi ? Génie : Quasiment, il y a, et bien il y a un
ou deux « alter ego », deux ou trois « sine qua non »… Aladdin :
C’est-à-dire ? Génie : Euh, règle numéro un : je ne peux assassiner
personne. Laisse tomber. Règle numéro deux : je ne peux
malheureusement pas obliger les gens à tomber amoureux, petit
canaillou va ! Règle numéro trois : désolé, mais je ne ressuscite pas
les morts. C’est un manque de savoir vivre. Je trouve ça dégoutant !
Mais à part ça, c’est du tout cuit.



Sur une échelle de 1 à 10, ce film en vaut au moins 11


Avec Aladdin, on est ébloui comme un enfant qui verrait ses rêves devenir réalité. Un authentique spectacle dont seul Disney est capable de livrer. On chante, on danse, on rit, on s’amuse, on stress, on est presque terrifié, on verse une larme. Pendant 1h26, le mot « ennui » disparait de votre vocabulaire. Quand on pense que ça a été même un triomphe du coté de la déclinaison du film en jeu vidéo sorti sur Megadrive et Super Nintendo où l’on retrouvait tout ce qui faisait le charme de cette œuvre cinématographique. Là aussi c’était une véritable perle. Tout est fun dans Aladdin. Tout jusqu’à ce plaisir de trouver toutes les références visuelles aux autres films Disney.


Ce n’est pas pour rien que ce film a marqué un tournant dans le second âge d’or des studios. L’évolution technique avec l’apparition d’images de synthèses, cette petite touche de modernité avec son rythme, absence de mélodrame exagéré, sa morale, son héros (bien plus profond psychologiquement que tous les autres héros masculins de Disney hormis Moustique dans Merlin l’enchanteur) multipliant les morceaux de bravoure, ses chansons ingénieuses et efficaces, ce film mérite les oscars qu’il a raflé en 1993 (oscar de la meilleure musique et la meilleure chanson pour Ce rêve bleu). Aladdin, en plus de nous servir un condensé d’émotions, est sans aucun doute le Disney le plus déjanté et drôle des studios.


Je crois qu’il est temps de dire au revoir au prince Abubu


Le travail sur la mise en scène, les jeux de caméra (plongée, contre plongée donnant à certaines séquences de la profondeur, du relief), les rebondissements, le suspense, les dialogues, la musique orientale, tout sonne comme un film live avec de vrais acteurs. Comédie, aventure, drame, Aladdin s’essaye même à la romance et s’en sort mieux qu’on l’espérait. De quoi en faire plus qu’un simple conte de fées. Autre point important à souligner, les thèmes abordés.


Comme à son habitude, Disney est porteur de messages d’espoir. Aladdin est bardé de valeurs morales bonnes à prendre pour les petits, comme pour les plus grands. L’amitié, l’amour, la solidarité, l’honnêteté, la générosité, la liberté, toutes ses petites choses prennent une place importante dans notre film, à commencer par le personnage du génie, véritable star volant la vedette à notre héros dès son arrivée. Sans le « génie » créatif de son interprète, le succès mondial n’aurait pas été là. Imitations délirantes, improvisation totale, un véritable one man show comme pour Good Morning Vietnam, Robin Williams continue de transmettre son humour et sa bonne humeur communicative à tous les spectateurs. Quant à la vf signée Richard Darbois, elle tout aussi bonne que son homologue américain.


Ses personnages hauts en couleurs et terriblement attachants, son méchant le plus ignoble arrivant à nous faire rire puis nous terrifier dans la dernière partie du film, sa combinaison 2D et 3D donnant presque l’illusion que certains éléments du décor ont été tournés en prise de vue réelle (la scène de l’évasion de la caverne aux merveilles avec cette lave si réaliste), pas de doute, le mot « magique » prend tout son sens avec Aladdin. Un véritable enchantement arrivant à faire un sans fautes même du coté de sa galerie de personnages secondaires. Avec tous ces points positifs, Disney ouvre en grand la porte de l’excellence en faisant de son nouveau film, un chef d’œuvre gravé à vie dans les mémoires.


Au final, que ce soit sur le plan créatif, imaginatif, photographique, musical et scénaristique, Aladdin balaie tout sur son passage. Une des pièces maitresses du géant Disney. Un incontournable à voir et à revoir sans modération.

Créée

le 29 nov. 2016

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Jay77

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