Albator, corsaire de l'espace
5.8
Albator, corsaire de l'espace

Long-métrage d'animation de Shinji Aramaki (2013)

ATTENTION, MA VAGUE DE MAUVAISE HUMEUR A PLACÉ QUELQUES SPOILERS ICI ET LÀ...
Mais oui, la nostalgie de mon enfance est une Connasse, avec un grand "C".
Une connasse parce que je me suis lancé dans ce film avec la joie presque frénétique du gamin qui sommeillait encore quelque part dans mon cerveau, tout content de raviver la flamme de quelques souvenirs merveilleux. Une Connasse aussi parce que pour moi, Albator, c'était un Mythe avec un grand "M", l'indétrônable parmi les indétrônables, le diamant éternel qui brillerait toujours dans ma mémoire. Bref, c'était LE capitaine über Bad ass, LE symbole du héros gavé de testostérone, LA terreur des cours de récrées.
CONNASSE !
À cause de toi non seulement j'ai vu une infecte bouse, mais en plus un des piliers inoxydables de mon enfance est tombé ! (Note pour plus tard: ne JAMAIS regarder un film sur Capitaine Flam)
Pourtant, tout commençait bien ! Une animation d'excellente qualité, des images de synthèses d'une qualité stupéfiante, et l'Arcadia... Mon dieu comme il est classe ce vaisseau !
Et puis les phases de Space Opera sont vraiment gigantesques. Du grand art. Ça mitraille de partout, ça défonce à coup de tête de mort, ça passe à l'abordage comme dans un film de pirates, ça mélange les genre et ah... Purée... Comme ça sent bon la série de mon enfance !
Si on rajoute encore quelques petites touches d'humour par ci par là, ma foi, ça paraissait plutôt correct. Mais le problème, c'est l'imparfait.
Parce que force est de constater que la bonne humeur et la nostalgie font vite place à un sourire crispé devant l'extrême niaisitude des dialogues, l'histoire sans queue ni tête, les personnages débiles et la foultitude de passages ultra pathos qui s'accumulent comme des cadavres au bord d'une tranchée à Verdun.
Parce que bordel, si les défauts étaient des balles, j'aurai été troué comme une passoire. En dehors des dialogues, des combats spatiaux et du chara design qui vous plonge direct dans la nostalgie d'une enfance révolue, il n'y a RIEN d'autre.
C'est nul, mais nul ! Pourtant j'étais un fan de la série, mais franchement autant de niaiserie dans les dialogues, c'est pas possible. Les personnages sont plats, inintéressants et mal développés, et passent leur temps à déblatérer sur des théories fumeuses anti militaristes ou pseudo-écolo. Pire, on vous balance deux personnages insipides au possibles avec Esra et Yama, puis un Capitaine Albator qui s'efface devant ce duo à la mord-moi-le-noeud et enfin, c'est le ponpon, une poignée de side kicks plus que dispensables, tellement ils sont "clichés". (Au moins dans la série animée ces persos avaient un réel intérêt, on peut se consoler comme ça)
Et ce n'est pas tout. Non seulement cette histoire est plutôt nulle, saupoudrée en plus d'une amourette mal développée et complètement pathos, mais ça n'est pas pour ce que je voulais voir le film ! C'était une aventure d'Albator, avec Albator, SUR Albator. Rien d'autre ! Ici, il fait à peine partie du décors, comme si les scénaristes avaient eu peur de l'abimer. Mais le transformer en Icône et jouer uniquement sur cette image ne peut pas marcher si vous le transformez en lavette l'instant d'après. Il prend bien part à l'action ponctuellement et on apprend bien deux-trois choses sur lui. Mais autant il défouraille comme un beau diable, tout immortel qu'il est, autant il se fait serrer comme un nourrisson dans un berceau, (par le biais d'une ellipse narrative plutôt honteuse d'ailleurs) puis maltraiter jusqu'à la limite vitale... (euh... Il était pas immortel le mec ???) Avant de repartir comme si de rien n'était, bandeau fièrement plaqué sur l'oeil et falsard moule bonbons bien lissé sur les guiboles, cape au vent. (dans l'Arcadia. 'Sont chiants ses courants d'airs) On se croirait dans le pire épisode de Saint Seya... Ne manquent que les colonnes Grecques, les boules de feu et les dialogues débiles de dix minutes. (Ne soyons pas médisants) Mais au moins on savait pourquoi on regardait cette série. On SAVAIT qu'on allait rigoler. L'enquiquinant, c'est qu'ici c'est pas fait exprès.
Dernier point, et je l'assume, j'aurais aimé pouvoir approfondir l'univers du manga, voir une parenthèse bienvenue. Car cet univers qui pourtant avait largement été développé lors des différentes séries de Captain Harlock et Galaxy Express 999 reste quand même une référence dans le domaine de l'anime Japonaise. Il est riche et complexe, teinté par ailleurs d'une dose de dystopie qui touche même un gamin par sa justesse. L'univers interpelle. Mais ici on reste sur les rails sans réelle prise de risque. Dommage et navrant surtout quand on voit le résultat.
J'aurai pour le coup aimé re-découvrir l'origine du Mythe autour d'une histoire structurée, qui aurait pris son temps, mais ici on saute du Coq à l'Âne avec cette insipide histoire des deux frangins, sorte d'Erzatz d'infiltration et de comédie sentimentale Japonaise de bas étage; et l'histoire extrêmement vite expédiée d'Albator, sans trompettes ni tambours.
Pour finir en plus sur un rebondissement aussi consternant ! Tout ce temps à attendre pour qu'au final on vous balance les débuts d'Albator de cette manière ! Shoking ! Inadmissibeul !
Comment je te mettrais une fessée aux scénaristes, moi !
L'équipage au complet se fait descendre, l'Arcadia se crash sur Terre, à moitié épave, et un coup de manette plus tard tout le monde repart comme en quarante...
Ah bah putain...
Allez dehors les Romanos, je vais faire comme si j'avais rien vu. Mais TOI LÀ ! Oui TOI qui m'a lu !
NE REGARDE PAS CE FILM !
(Connasse de Nostalgie !)
amjj88
3
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le 13 déc. 2014

Critique lue 308 fois

amjj88

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