En tant que néophyte de la saga Albator, je n'ai eu aucune espèce d'euphorie nostalgique lorsque j'ai su que le film sortait bientôt. Du coup, je pense que j'ai pu aborder l’œuvre avec un regard plutôt neutre.
Donc on prend place dans le fauteuil, on enfile les lunettes 3D de circonstance (et trop souvent imposées), sans trop savoir à quoi s'attendre. Puis on se prend une première grosse baffe dés que le film démarre. L'animation est à un niveau rarement égalé, et Final Fantasy Advent Children peut, enfin, aller se rhabiller. Les combats interstellaires sont plutôt très jouissifs, rythmés par des *pew pew BOOM* et des centaines de faisceaux lasers de circonstance, créant un sentiment de confusion délicieusement déstabilisant. En vérité, c'est souvent le gros bordel, à base de téléportation impromptue et de "jtai feinté en fait jsuis derrière HOLOGRAMME POWA tavu". Mais on s'en fiche un peu, puisqu'on ressent constamment la toute puissance de l'Arcadia qui traverse littéralement les vaisseaux ennemis comme Moïse écartant les eaux. En plus brutal cela dit. Bref, ça pète de partout, c'est beau, c'est stylisé, un peu beaucoup chorégraphié sur les bords, mais on aime ce qu'on voit.
Sauf les personnages. Ouais parce que même si Albator transpire la badassitude du début à la fin, le reste du casting est aussi transparent que les pare-brises de chez Car-Glass. On pourrait dire qu'on cumule les stéréotypes, mais en fait la psychologie des personnages est tellement peu développé qu'on ne saurait dans quelle case les ranger par manque d'information. Les expressions faciales empruntées à Kirsten Dunst n'aident pas à améliorer le schmilblick.
Alors on s'y fait. Puis plus on progresse, plus on s'en tape, parce que le scénario totalement tarabiscoté dont certains moments clés sont expédiés à la va-vite ne nous encourage pas à nous attacher à des personnages autres qu'Albator. On comprend globalement que l'univers qui nous est montré est pessimiste, sombre, fataliste. Et ça fait pas de mal de broyer du noir de temps en temps. Alors certes il y aura bien quelques pistes intéressantes de réflexion sur l'éternel recommencement, la fin de l'humanité, etc, mais rien de bien exaltant non plus. Au final, on va voir Albator pour l'aura du personnage, l'ambiance visuelle et la technique de fou furieux. Le reste est, si ce n'est à jeter, tout du moins anecdotique et peu pertinent.