Albator, corsaire de l'espace
5.8
Albator, corsaire de l'espace

Long-métrage d'animation de Shinji Aramaki (2013)

Une aventure spatiale technologico-mystico-poétique...

Albator a baigné une partie de mon enfance et nourri mon imaginaire de batailles spatiales dantesques. Revu quelques années plus tard, le dessin a pris un très vilain coup de vieux et le scénario qui m'avait enchanté petit s'était révélé plus fin qu'un papier calque.

Avec ce film d'animation qui sort sur les écrans, je me suis pris à espérer un renouveau salvateur.
Au niveau visuel, il faut avouer que c'est une véritable claque ! Les textures (celles des métaux, des tissus, des planètes...), les personnages (Albator et les personnages féminins en particulier), les vaisseaux (l'Arcadia est mortel avec sa proue en forme de crâne et sa poupe de galion du XVIIème), l'espace, le look global du film, c'est magnifique.
Le traitement des ombres et l'animation des combats, qu'ils soient au corps à corps dans les coursives ou entre vaisseaux spatiaux entre les planètes, aura de quoi ravir les amateurs. C'est un festival d'images époustouflantes de bout en bout du film. Une vraie réussite.

Au niveau de la narration, c'est plus nuancé. On retrouve une façon de mélanger la technologie, le mystique et le poétique typique de certains mangas (je pense à la série "Gunnm Last order"). Cela aurait pu donner un beau résultat mais il est ici pour le moins mitigé. Il y a beaucoup d'incohérences dans le scénario qui gênent rapidement le spectateur : comment chaque camp connaît aussi bien les plans de l'adversaire (il y a des plans dans les plans dans les plans...), comment des solutions pseudo scientifiques vraiment tirées par les cheveux vont régler les problèmes (on est bien dans la veine japonaise mais la sauce ne prend pas), des relations faussement compliquées entre personnages qui ne soulèvent guère l'enthousiasme (le héros qui change d'avis en permanence, des relations fraternelles survolées...), un manque de lien entre certaines scènes.
Le tout projette un rendu un peu brouillon alors qu'il est possible de faire "complexe" tout en restant lisible (toujours Gunnm par exemple). C'est ainsi que le fier vaisseaux fait peu à peu naufrage dans un scénario bien opaque (la matière noire sans doute).

Alors que le film se termine, on se dit qu'avec un travail aussi exceptionnel sur les visuels, il est dommage qu'un scénario un peu plus charpenté n'ait pas accompagné l'épopée du capitaine Albator. Il y avait en tous les cas l'espace pour.
Apostille
6
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le 28 déc. 2013

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