Albator, le complexe de l’espace
Tiré de la série de mangas écrite par Leji Matsumoto, le personnage d’Albator, culte à travers le monde, s’est popularisé en France à travers le dessin animé des années 80. Et il revient fin 2013 sur le grand écran pour une épopée intersidérale qui se veut épique.
En réalité, le voyage s’oublie assez vite. Pourtant, le spectateur embarque rapidement à bord de l’Actarius, piloté par le capitaine Albator, balafre à la joue gauche et cheveux flottant. Le vaisseau est une sorte de refuge pour les révolutionnaires qui refusent l’oligarchie proposée par Gaia. Un message politique est donc délivré ici, mais qui malheureusement passe au travers d’un scénario beaucoup trop compliqué. Car le défaut principal de l’œuvre se trouve ici : on ne comprend pas la moitié de l’intrigue, à moins d’être un fan aguerri du personnage ou d’avoir le cerveau branché pendant une heure et demie en mode réflexion. Albator version 2013 n’est assurément pas fait pour se vider la tête. Mais les aventures sont trop alambiquées pour être appréciées à leur juste valeur.
En revanche, on ne peut pas enlever à Shinji Aramaki d’avoir usé des ficelles des classiques hollywoodiens pour occidentaliser son œuvre. Ainsi, malgré des références asiatiques indéniables, le dessin se définit tout en finesse et se veut plus réaliste que jamais. Les personnages sont plus vrais que nature et font oublier parfois le film d’animation. Cependant, se pencher du coté des américains ne se révèle pas toujours être une idée maligne. Par exemple, l’intérieur du vaisseau ressemble vraiment à ceux qu’on a pu voir dans « Prometheus », « Star Trek » ou autres films de science-fiction, et n’est en rien original. C’est sur ces points par exemple, qu’on aurait pu attendre davantage de folie comme le cinéma asiatique sait en distiller dans ses œuvres.
Albator reste et sera éternellement le corsaire de l’espace de toute une génération ou au moins de toute une communauté. Car ce « héros » d’un endroit lointain ne séduira que peu le jeune public d’aujourd’hui. Il rendra nostalgique les amateurs de la série d’antan et plaira sans aucun doute aux connaisseurs et aux esthètes, de par sa complexité et sa beauté inexplicables.