Rires et chatiments (Cinevibe.fr)
Depuis quinze ans maintenant, Seth MacFarlane s’amuse à jouer les joyeux iconoclastes en prenant comme cible la sacro sainte american way of life. Après avoir sévi à la télévision avec des shows aussi irrévérencieux que Les Griffin ou American Dad, le trublion au sourire Colgate a décidé de prendre d’assaut le grand écran. Son premier essai, Ted, hilarant exercice de piratage cinématographique, a redoré le blason du buddy movie via son personnage titre : un ours en peluche trash et uber cool qu’on rêverait tous d’avoir comme meilleur pote. Dans Albert à l’ouest, MacFarlane se met en scène dans la peau d’un fermier peureux refusant toute forme de confrontation jusqu’à sa rencontre avec la belle Anna (Charlize Theron) dont il va rapidement s’éprendre. Petit problème : cette dernière n’est autre que la femme de Clinch Leatherwood (Liam Neeson), redoutable outlaw à la gâchette facile ! Délaissant un temps la bromance de Mark Wahlberg et son ours, le réalisateur s’attaque cette fois au western, autre institution américaine à priori peu propice à la gouaille. On dit bien à priori puisque bien avant que MacFarlane mette son grain de sel, un autre auteur, Mel Brooks, s’était essayé à l’exercice avec son cultissime Le Shérif est en prison. C’était il y a exactement quarante ans et impossible de ne pas voir en Albert à l’Ouest un hommage plus qu’évident. De son générique d’ouverture à ses numéros musicaux aux paroles lourdes de sens en passant par des personnages totalement allumés, le nouveau film de MacFarlane apparait comme une révérence absolue au cinéma de Mel Brooks. Une filiation logique tant, à y regarder de plus près, le réalisateur de La Folle Histoire du Monde semble avoir eu une influence majeure sur le parcours du papa des Griffin. On retrouve chez ces deux sales gosses, ce même amour pour le slapstick et le politiquement incorrect incarné chez le premier dans la comédie white trash et la parodie chez le second, genre dont il a été l’un des pionniers au même titre que le trio de zigotos Zucker Abrams Zucker à qui l’on devait notamment la série des Y’a-t-il…?