Si on voulait caricaturer l'auteurisme occidental malveillant on oserait pas le singer si dégueulass

Énième film à deux de tension avec quelques scènes toutes en joliesse surfaite et en suspension radicale – qu'il se veuille une satire achève de ridiculiser ses prétentions. Ça tourne au zoo humain dans la dernière partie, entre maman kawaii-mongolo avec son bébé et papa bourru-aux-chiottes-l'arbitre devant sa télé (chacun avec un ami de son sexe pour partager sa réaction hystérique). On comprend la volonté de dénoncer la petite corruption dont profite(raie)nt des fonctionnaires très ordinaires, mais ça n'est pas une raison pour nous ennuyer et nous donner à voir du moche exclusif à ce point.


Nous souffler que certains parents sont lamentables et que des gens ne méritent pas de le devenir donne moins dans le scoop ou l'exercice courageux que dans le glaviot réac ou misanthrope (sinon carrément dans la propagande de stalinien haineux ou dépressif). Bien sûr la médiocrité et la misère morale imprègnent tout à proximité, comme ce flic interrompu mais pas gêné par la tentative d'appel de sa 'maîtresse'. Les gens tournant ces films feraient bien de se mettre dans l'équation au lieu de se complaire dans la confection de pensums aussi étroits, pauvres et laborieux, certainement subventionnés – car le commun des publics et des cinéphiles n'a aucun intérêt ni instinct à se farcir ce genre de conneries (à moins qu'il y ait du génie ou une savante alchimie pour la pondre, mais si c'était fréquent tout ce cinéma encore plus chiant que suffisant et méprisant serait rempli d’œuvres potables ou valables, non d'épaves ou de bouses bien enrobées prêtes à s'échouer dans le panier percé d'Arte).


D'ailleurs merci à la chaîne pour l'interview qui a suivi : l'ignominie pas si sereine mais épanouie d'aujourd'hui, parfaitement incarnée et illustrée – avec le chapelet multiculturaliste, le dégoût intellectualisé envers les classes moyennes ou 'petites-bourgeoises', la haine de son propre pays où la xénophobie régnerait, la revendication d'un amour des animaux pour immédiatement en faire les victimes des humains, l'expérience bureaucratique malheureuse alors que même ce petit entretien a tout de cet univers dénoncé : chaque seconde pue l'artificialité finie, l'hostilité à la vie, l'adhésion à des valeurs délirantes, pour une ambiance malsaine mais aseptisée ; avec en bonus, ce qu'on ne saurait reprocher à des employés mais qui gêne venant d'artistes ou de créateurs, l'indifférence à toute recherche ou simplement expression esthétique dégagée de la posture, du discours ou de la branlette BCBG.


https://zogarok.wordpress.com/2020/07/15/album-de-famille/

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le 14 juil. 2020

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