Déboulée au cinéma en 2014 avec Babysitting, la « Bande à Fifi » a posé les bases d’un humour à la fois potache, balourd et cartoonesque très américain, d’un côté, et, de l’autre, empreint de très nombreuses références franco-françaises. Après la surprise de Babysitting et de sa suite, sortes de croisement improbable entre Very bad trip, Rec et Les Bronzés plutôt réussies, on attendait l’équipe au tournant avec ce sujet plus vaudevillesque. Le mariage entre la folie de gags tout droit sortis de soirées trop arrosées et de situations propres à la comédie française (les maris, les femmes, les amants) remises au goût du jour donne un ensemble qui n’atteint pas toujours sa cible mais qui est globalement plutôt vu.


Plus que dans Babysitting, Philippe Lacheau affirme son goût pour certaines références avec notamment quelques scènes d’action à l’ancienne et la présence cartoonesque de divers animaux. Il ne recule pas non plus devant certains jeux de mots osés (« Spiderman, Superman et Musulman ») et la description de situations dont on se permet de rire (la scène des migrants). Dans son entreprise menée à un rythme agréable (ce n’est ni trop mou ni trop speed), il est accompagné d’acteurs s’intégrant à merveille dans son univers. Autour de ses fidèles, on trouve ainsi le duo Didier Bourdon – Nathalie Baille qui fait suite à Gérard Jugnot et Christian Clavier, signe d’une filiation qui part du Splendid aux Inconnus. On retrouve, en effet, au-delà de l’humour propre à la bande, un état d’esprit quelque peu identique à ceux qui furent, en leur temps, de formidables troublions.


Bien entendu, la « Bande à Fifi » n’a pas le talent de ses modèles. Et si cet Alibi.com est moins abouti que ses deux précédents efforts car noyé, malgré tout, dans un vaudeville écrit d’avance (avec discours moralisateur et tout, et tout) et dans des gags qui ne fonctionnent pas toujours, le résultat reste globalement sympathique. On pète clairement à des moments dans la soie mais l’entreprise est sans prétention et a au moins l’audace, même sur un canevas parfaitement connu, d’essayer quelque chose de nouveau. On pourra cependant comprendre qu’elle laisse aussi du monde sur le bas-côté.

Créée

le 1 déc. 2021

Critique lue 175 fois

6 j'aime

9 commentaires

PIAS

Écrit par

Critique lue 175 fois

6
9

D'autres avis sur Alibi.com

Alibi.com
Gandalf13
7

Un bon alibi pour se marrer

Evidemment ce film n'est pas la comédie du siècle. Mais ça on s'en fout, le but est de passer un bon moment, et c'est mission réussie. A bas les grincheux qui intellectualisent ce genre de...

le 27 juil. 2017

24 j'aime

1

Alibi.com
Masta21
2

La comédie française, l'alibi des fainéants

Par rapport à des cinéphiles qui pratiquent une sélection plus drastique, je suis encore bon public. Il suffit de voir le ratio de mes notes actuelles pour en avoir un aperçu. Ainsi, je ne suis pas...

le 2 mars 2017

24 j'aime

2

Alibi.com
L_Otaku_Sensei
9

La Comédie Française n'est pas morte.com !!!

Le KIFFE total !! Un vrais régal mais quel régal ! Je sort à peine de la salle au moment ou j'écris ces lignes, j'en ai encore les larmes aux yeux tant j'ai été pris de fous rires de A à Z ! Après...

le 16 févr. 2017

22 j'aime

13

Du même critique

Astérix et le Griffon - Astérix, tome 39
Play-It-Again-Seb
7

Le retour de la griffe Goscinny-Uderzo

Depuis la reprise de la série par Ferry et Conrad, nos amis gaulois avaient une sacrée gueule de bois. La disparition de René Goscinny avait déjà très sérieusement entamé la qualité des albums même...

Par

le 22 oct. 2021

24 j'aime

23

L'Emmerdeur
Play-It-Again-Seb
9

Pignon, ce roi des emmerdeurs

Premier film mettant en scène François Pignon, L’Emmerdeur est déjà un aboutissement. Parfaitement construit, le scénario est concis, dynamique et toujours capable de créer de nouvelles péripéties...

Par

le 12 août 2022

22 j'aime

10

L'Iris blanc - Astérix, tome 40
Play-It-Again-Seb
4

La philosophie sur le comptoir

Aïe, aïe, aïe... L'arrivée de Fabrice Caro en lieu et place de Jean-Yves Ferri qui venait, à mon sens, de signer son meilleur Astérix dans le texte, était pourtant annoncée comme une bonne nouvelle...

Par

le 14 nov. 2023

21 j'aime

22