Réinventer Alice au pays des merveilles en se basant sur une Alice de 20 ans confrontée à un fiancé peu engageant, l'idée n'est pas déplaisante.
Mais Tim Burton ne peut s'empêcher de faire son Tim Burton. Tout ce qu'il touche se transforme en guimauve.
Cet Alice n'est pas une réinvention mais une suite directe et assumée du dessin animé de Disney. Alice est appelée au Pays des Merveilles pour enfiler une armure, récupérer une épée et tuer un monstre (misérable tentative de récupération du Jaberwocky) pour accomplir une prophétie.
Le pitch est misérable, l'histoire est ennuyeuse à mourir, sans aucune originalité. Bref, comme tout film de Tim Burton. Mais d'habitude, le réalisateur se rattrape avec des costumes et des décors splendides, un Johnny Dep étincelant. D'habitude. Mais pas ici.
Les costumes sont froids, les décors tombent à plat. L'imaginaire peine artificiellement à se détacher de Disney. Johnny Dep cabotine, en fait des tonnes mais son personnage de sous-fifre est désespérément creux. Alice est absolument sans relief. L'imagerie guerrière manichéenne des bons blancs contre les mauvais rouges est malsaine à souhait. La reine blanche est tout simplement insupportable et limite effrayante. Le tout est traité sans le moindre humour, sans le moindre second degré.
Avant de finir, comme toujours avec Tim Burton, sur une scène finale à pleurer où le personnage s'adresse aux autres et part sur fond de mélodie sirupeuse dans un happy end sous Prozac.
Bref, aucun intérêt. Ce n'est même pas tellement mauvais qu'on peut s'en moquer et en faire un navet.