Alice au pays des merveilles, c'est une aventure délirante sur les bords, psychédélique, décousue; en somme, sans réel objectif. Mais ça, c'était avant que Disney ne passe par-là en se disant qu'il y avait encore de la thune à se faire sur la licence. De la thune dépensée, il y en a assurément eu: ramener Tim Burton, Johnny Depp, inventer une scipt ridicule et blinder les SFX, ça a un prix. Alice au pays des merveilles a pris cher.
L'univers de Tim Burton apposé à celui d'Alice au pays des Merveilles nous offre des rendus tout de même satisfaisants. Les personnages et lieux ont subi un bon glow up par rapport à la version de 1951, pour plus de maturité et de noirceur. Côté intrigue aussi, on ne se repose pas sur ses lauriers en nous vomissant à la face une aventure épique atrocement nulle. On a au moins quelque chose à se mettre sous la dent pour faire passer le temps, car ce n'est pas l'intrigue qui va nous captiver ici.
Quitte à nous servir du girl power ridicule et invraisemblable pendant 1h40, autant innover un peu côté scénar' quoi. Bref, Alice arrive au Wonderland et la prophétie lui indique qu'elle doit tuer le dragon (non, ce n'est pas un rêve, l'histoire reprend les même codes que les récit moyenâgeux …). On dirait que le principe de base du conte n'a pas été compris. Aucun répit n'est laissé à Alice pour se questionner sur l'étrange univers dans lequel elle a atterri, ou l'explorer, comme dans l'œuvre originelle. Cerise sur le gâteau, la cérémonie du non-anniversaire a été tronquée. Ca n'a surement que peu d'intérêt, mais il s'agit d'une scène qui m'avait marquée dans mon enfance.
Reste les personnages. Constat inégal, parce que cette adaptation semble tout faire pour insupporter son spectateur. Reste alors la reine de cœur et le chapelier qui sont plutôt bien introduits et ont un minimum de consistance. Parce que, les autres… à part être de la bouille de pixels générée informatiquement… j'ai plus d'une fois eu envie de baffer Alice. Je ne me ferai pas plus de mal et n'évoquerai pas la reine blanche.
Cette nouvelle version d'Alice aura, au final, suscité en ma pauvre personne, principalement de l'ennui et de l'exaspération. Aussi paradoxal que cela puisse paraitre, j'attendais un travail plus feignant. Je voulais seulement assister aux mariage de l'univers de Tim Burton à celui de Lewis Caroll. Pas cette abomination qui dénature l'œuvre de base. Parce qu'apparemment le spectateur lambda a besoin de sa dose de panpan boum boum, ici de cape et d'épée donc, pour aimer un film. Et de musiques épiques, larmoyantes, de suspens, d'ambiance, pour tout et n'importe quoi, toutes les trois secondes. How to devenir fou.