Alien : La Résurrection, dernier volet d'une saga mythique. Réalisé par un frenchie aux USA, le monstre n'aurait pas du revenir d'entre les morts, tout comme Ripley qu'on avait vu succomber dans le troisième opus, sorte de première conclusion à une histoire en plusieurs temps, où se mélangent divers univers. L'incompréhension d'abord d'une suite à première vue dispensable laisse ensuite place à l'agréable surprise d'un spectacle visuel encore plus étonnant, encore plus réussi et permet d'achever réellement l'histoire du 8ème passager.

Ripley a été clonée par des hommes voulant récupérer les Aliens et en faire des armes biologiques surpuissantes. On n'est pas surpris par l'histoire, devenue classique et le thème de la cupidité voire même de la stupidité humaine est redondant. On a bien compris que l'Homme ne changera pas, malgré les erreurs et le temps qui passe : nous revoilà dans une situation difficile où les protagonistes vont devoir se battre pour survivre, fuir pour échapper à une mort inévitable. Et si le scénario se cantonnait à cela, on aurait de quoi être déçus. Mais voilà qu'on avance bien plus, qu'on y ajoute une Ripley hybride et un Alien (assez raté certes), surpuissant et surtout très dangereux.

Un huis clos dans l'espace, le retour aux origines et une évolution des personnages et des enjeux, font de ce dernier opus une très bonne conclusion. On retiendra certains passages clés comme la course poursuite sous l'eau asphyxiante au possible et des acteurs en plus délire, convaincants et convaincus. On dit à tord qu'il s'agit de l'épisode de trop quand c'est celui de Cameron qui perd toute notion du mythe créé par Ridley Scott. Bien sûr, on n'est plus dans la suggestion de l'Alien et c'est à la fois un avantage et un inconvénient : le progrès technique est là et on peut se permettre de rendre l'Alien plus imposant, plus violent mais ce qui faisait le charme et l'efficacité du premier volet notamment est perdu au profit d'incrustations 3D plutôt réussies.

Ripley a vieilli, est à bout, comme la saga qui s'essouffle tout de même avec l'arrivée un peu incongru du Super Alien immonde esthétiquement parlant et à des années lumières de ce que les costumes designers du Huitième Passager avaient réussi à créer : complètement raté et parfois même ridicule, on préfèrera oublier ce super monstre aux allures de créature de série Z. Mais le reste du film est sauvé par des acteurs et une mise en scène efficace avec notamment un Ron Perlman tout ce qu'il y a de plus charismatique. Une fin réussis en soi, quelques erreurs dues à l'âge avancé d'une saga qui n'est plus utilisée par les studios que pour faire de l'argent. On oubliera les utilisations abusives du monstre par la suite dans des films minables et absolument sans intérêt.
Carlit0
5
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le 7 avr. 2012

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