Plutôt qu'une critique car tout à déjà été dis sur ce classique parmi les classique, je voudrais partager avec vous l'histoire singulière d'Alien. Un des pionniers des films dans l'espace et que les réadaptations et copies successives n'auront pas réussies à égaler. Au moins deux copier-coller sont à l'affiche cette année avec LIFE et Alien : Covenant ; pas mal pour un film de 40 ans...
L'espace a fasciné les cinéastes depuis qu'il ont les capacités techniques de représenter les planètes lointaines qui peuplent leur imagination.
On a d'abord eu tout un tas de récits d'aventures, les péripéties d'une bande d'astronautes parti à la poursuite de leurs idéaux sur la Lune ou sur Mars dès les années 50. Mais le premier à changer la donne est 2001 : L'Odyssée de l'Espace qui se donne les moyens en terme de décors de faire croire au vaisseau futuriste et surtout, il se démarque du genre de l'aventure en réalisant une vraie épopée existentialiste. Star Wars ensuite élargit le champ des possibilités, l'univers entier colonisé, le cadre change pour les aventures spatiales.
L'adaptation de Dune prévue par Jodorowski est finalement réalisée par David Lynch malgré le travail de conceptualisation extrêmement poussé réalisé par le réalisateur franco-chilien et s'inscrit aussi dans cette ambition (sans en obtenir le succès). Néanmoins le travail de Jodorowski n'est pas perdu car un jeune réalisateur du nom de Ridley Scott récupère son équipe pour réaliser un plus petit film sans l'ambition épique du monstre Dune.
Il est important de noter je pense que la plupart de ces dessinateurs baignaient dans l'univers des livres de sciences fiction, de la BD plutôt que celui du cinéma. Et que ces médias étaient à l'époque extrêmement prolifiques pour la SF, beaucoup plus que le cinéma. Car si 2001 de Kubrick est le véritable début de la conquête de l'univers par le cinéma, le film est précédé à sa sortie en 1968 de 25 ans de création inégalés depuis dans le genre de la science fiction, de la dystopie d'Aldous Huxley à l'univers complet d'Asimov ou de la planète des Singes, les limites du genre avaient déjà été largement testés. Ces artistes ont amené des concepts libérés de la vision étriquée du cinéma et ont permis la création de Alien : Un film qui pour la première fois relègue la mission interstellaire à une simple routine et se concentre sur l'exploitation les contraintes de l'environnement particulier qu'est l'espace à des fins narratives.
Il fallait évidemment une imagination particulière pour dépayser l'audience et l'amener dans cet avenir si lointain, et là il faut remercier le génie de HR. Giger. Alien est une adaptation à l'écran de l'ensemble de son oeuvre, de la technologie la plus noire et une recherche sur Google vous convaincra que oui, forcément, c'est flippant.
Saluons également Ridley Scott qui a su construire l'environnement idéale pour qu'évoluent les créations de Giger, les intérieurs du vaisseau sont bien plus sombre que n'importe quel autre exemple jusqu'alors, le Nostromo, le gigantesque vaisseau inspiré d'une plate forme pétrolière est bien plus crédible en vieille carlingue de l'espace que le Millenium Phenix ne le sera jamais malgré l'insistance de la saga Star Wars sur le sujet. Depuis, il n'y a guère que la série Serenity et le film District 9 qui s'en sera approchée et même là, le design du vaisseau est plus simple.
Une belle épopée créative qui a accouché d'un classique du cinéma qui n'a pas pris une ride en 40 ans et que je recommande à tous les amateurs d'horreur d'espace, ou des deux.