Sous son air un peu bourrin et guerrier, cette suite se démarque du chef-d’œuvre plein de suspense réalisé par Ridley Scott. Néanmoins, ses nombreuses scènes spectaculaires (encore inégalées de nos jours), son absence de temps morts et sa tension omniprésente, hissent ce deuxième épisode au rang de classique du genre. C’est aussi le film qui a révélé James Cameron. Ce dernier reprend de façon cohérente le fil de l’histoire (le sauvetage de Ripley alias Sigourney Weaver, ses cauchemars et l’enquête des autorités, la disparition d’une colonie sur la planète des aliens…). L’expédition du groupe de Marines réserve bien des surprises et son lot d’émotions fortes (la relation entre l’héroïne et la fillette survivante de la colonie, la découverte de la reine des aliens, les personnages ambigus comme ce traître de bureaucrate ou cet androïde très humain). Le massacre des soldats relayé par écrans interposés, les aliens explosés ou incendiés au lance-flammes (le réalisateur désacralise ainsi les créatures), la rage de Ripley face à la fécondation des œufs, le combat de notre héroïne équipée d’un exosquelette contre la reine des aliens ou les rebondissements à répétition lors du dénouement, restent dans la mémoire du spectateur longtemps après le mot FIN. Le sort réservé aux humains par les créatures est vraiment horrible. Tel cet alien qui sort du corps encore vivant d’une femme engluée dans un cocon entrain de supplier qu’on la tue. Sinon, le style de James Cameron est immédiatement reconnaissable (notamment son faible pour la technologie et les armes). La photographie du film, très travaillée, est magnifique comme l’éclairage rougeâtre lors de certains passages particulièrement angoissants. Bref, cette suite est d’un même niveau qualitatif que le film original. Ce n’est pas un mince exploit.