La réunion Alien et Predators est loin d’être terminée. Après Paul W Anderson, c’est au tour des frères Strause de s’attaquer à la suite de cet affrontement intergalactique. Leur dernière confrontation c’était faite sur la banquise, cette fois, leur terrain de jeu s’élargit. Plus d’espace confiné avec quelques pauvres humains coincés entre les deux camps, ici, on est en pleine ville américaine. Le pitch est savoureux, quand est-il du résultat à l’écran ?


Sur Terre, tout le monde vous entend crier


Dès lors que le projet c’est officialisé, tout comme le choix des frères Strause comme réalisateurs, ces derniers, sans langues de bois, ne se sont pas gênés pour casser le premier opus d’Alien Vs Predator. Voulant revenir aux Alien et Predator originaux, livrer un film d’horreur sérieux, ramener le film à ses racines sans perdre de vue les personnages humains et les épreuves qu’ils devront affronter. « Tout ce qu'a réussi à faire Paul Anderson, c'est mettre tout le monde d'accord quant à la nullité de son film », disait Colin Strause. Vous allez rire parce que, dans toute cette histoire, c’est le premier Alien Vs Predator qui est le meilleur des deux. Vous allez comprendre pourquoi.


Deuxième rencontre culte entre deux gros mastodontes du film de science fiction : Les Predators d’un coté, les Aliens de l’autre. Meme si le premier opus était plus axé sur l’affrontement ainsi que sur le développement de ces protagonistes humains qui, pour la première fois, étaient pour certains attachants, c’est bien du coté du visuel et des scènes d’action que le film était une réussite. L’horreur était certes là, on était à des kilomètres de l’ambiance glauque et pesante des deux sagas solos. Pour ce deuxième et déjà dernier opus, la traque, continue.


D’un point de vue esthétique, je n’en attendais pas moins de designers qui savent vous éblouir. C’est quand même grâce à eux si on a eu de beaux films comme Le jour d’après et Avatar entre autre. Pour les effets spéciaux, la qualité des chorégraphies d’Alien Vs Predator requiem, le design des deux espèces (mention pour le Predator Bad Ass), la photographie avec des plans mémorables, il n’y a rien à dire. Et en plus, ENFIN, on découvre pour la première fois la planète très « crépusculaire » des Predators et aussi ce que ça donne un Alien accouplé avec un Predator : Un prédalien. Par contre pour le reste, c’est cacastrophique.


Oups, on a oublié d’éclairer notre film


Plus sombre que le premier. C’est le cas de le dire puisque, pendant 1h30, hormis une petite séquence ce passant de nuit sur Terre et mettant en scène les premières victimes des Facehuggers, il fait nuit, il flotte, et par conséquent : on voit que dalle. Ha si, où avais-je la tête. Votre prix de consolation, des excès de fumées et de tires Juste histoire de discerner brièvement des têtes d’Alien et notre Predator Bad Ass. C’est déjà bien... .C’est là que ça va être hyper frustrant pour ceux qui s’attendaient à voir du fight aussi bourrin et réussi que le premier film. On sait qu’avec un peu plus de luminosité, on aurait eu mieux que le un et ça, ça fait mal. Juste un petit point positif, pour le bref combat final, on voit un peu mieux. Peut être que le port de lunettes infrarouge était obligatoire pour profiter de cette suite? Ou peu être que c’est un film exclusivement pour chats ?


Les Aliens, on en a parlé, les Predators aussi, et les humains dans tout ça ? Si je vous en parle vous allez vous enfuir. Bon, je me lance. Le petit groupe d’humains que nous suivrons, il se constitue de tout ce qu’il y a de plus cliché dans le cinéma d’horreur :
• Ricky, le petit jeune qui en pince pour une fille de sa classe casée avec la brute du lycée (qui en voudra logiquement à sa peau) accompagnée d’un pote noir et d’un pote freluquet qui n’est que spectateur dans les altercations,
• Jesse, la blonde et bien formée lycéenne qui a tapée dans l’œil de Ricky,
• Kelly, la maman militaire (qui ressemble étrangement à Ripley des films Alien) et qui retrouve son mari et sa petite fille qui s’appelle « Molly » (pour changer un peu),
• Dallas, le rebelle vêtu d’un blouson en cuir et de boots (parce que c’est un rebelle), le héros du film, un autre petit jeunot venant de sortir de taule et qui est le frère ainé de Ricky,
• Puis le shérif du village, Eddie Morales qui…ba ne sert pas à grand-chose comme d’habitude.


Casting d’acteurs et actrices de seconde zone (hormis Reiko Aylesworth qui a interprétée pendant quelques années Michelle Dessler dans 24heures chrono) avec dialogues vus, revus et re-revus. Comme pour tous films d’horreur, on aura du cri sous toutes ses formes. Là, vous en aurez pour votre argent et pour vos oreilles. Des cris de peurs, des cris de hargne, des cris d’Alien et des cris de Predator. Elle est pas belle la vie ? Quant au scénario, il est à l’image du casting et des répliques. Une licence qui avait du potentiel et qui au final a été massacrée dès cet opus qui n’aura même pas connu le succès du premier. Premier qui lui restera le plus lisible et divertissant des deux.


Au final, Alien Vs Predator Requiem est uniquement à voir si vous êtes fans des bestioles. Néanmoins, malgré le jeu d’acteurs mauvais comme leurs répliques, le scénario classique, les clichés du genre et le mode shaky cam qui file un peu la gerbouille, la durée trop courte du film qui sent les scènes coupées et l’absence totale de suspense, le charismatique et cool Predator Bad Ass, la photographie, les chorégraphies, les nombreuses références à l’univers Alien et Predator, la bande originale, les bruitages et les effets spéciaux soignés redonnent de l’intérêt à l’œuvre sans pour autant la sauver. Par ailleurs, le fait de découvrir de nouveaux accessoires chez les Predator (comme le fouet ou le retour du pistolet blaster des Predators), apporte une légère touche de fun. Le problème numéro un de cette suite demeurera son illisibilité alors que l’intrigue est très rythmée. Beau gâchis qui nous prouve par contre que les frères Strause sont de sacrées grandes bouches.

Jay77
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le 5 mars 2017

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Jay77

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