Lorsque Amadeus est sorti en salle en 1984, j'étais peu enclin à m'intéresser à une oeuvre consacrée à Mozart et à sa musique, quand bien même le travail de Miloš Forman avait reçu, je m'en souviens bien, un formidable accueil du public et de la critique. Je traînais, depuis, le regret d'être passé à côté de ce désormais classique du cinéma des années quatre-vingt. Remarquez que ce n'est pas pour autant que je me suis précipité toutes ces années pour le découvrir en DVD ou à la télévision puisque je viens de le voir pour la première fois, plus de 32 ans après sa sortie.
Je comprends maintenant complètement pourquoi il a tant plu car c'est un long métrage assez magnifique et il devait l'être d'autant plus sur grand écran à une période où nous étions peut-être moins blasé par les images proposées par le cinéma. Il a d'ailleurs peu vieilli, ce qui, je suppose, n'est peut-être pas si difficile pour un film d'époque. A une nuance près : Constanze Mozart, l'épouse du plus prestigieux des compositeurs au monde, a un minois qui semble tout droit sorti de Fame. Les reconstitutions de décors et de costumes de la haute société viennoise, qui paraissent plutôt conformes à une certaine réalité historique, sont enthousiasmantes par leur beauté flamboyante et un brin décadente. La reconstitution des opéras est également somptueuse et écouter la musique de Mozart dans son "cadre original" est un vrai bonheur pour les yeux et les oreilles, même si on est néophyte.
En revanche, il est un peu dommage que le récit conté ici soit assez éloigné de la vérité historique. Amadeus est effectivement une adaptation sur grand écran d'une pièce de théâtre de Pouchkine dans laquelle le compositeur officiel de la cour, Antonio Salieri, devient le bourreau de Wolfgang Amadeus Mozart. Cette histoire est devenue une rumeur. Le danger serait de ne pas le savoir et de la prendre pour argent comptant.