Morceau de choix

Autant être clair, la musique classique, d'une part, ne m'a jamais passionnée même si je peux reconnaitre quelques morceaux par-ci par-là. D'autre part, l’opéra me laisse indifférent. Ces deux éléments se retrouvent en masse dans le film de Milos Forman, et pourtant ça passe bien. Il faut dire qu'on a à faire un vrai film, avec des acteurs qui en mettent la plein la vue. Tom Hulce en Mozart est juste génial, son coté fougueux et parfois débile (ce rire, putain !) agit telle une tornade qui emporte tout, et on aurait logiquement d'yeux que pour lui. Mais Salieri, joué par Fahrid Murray Abraham, arrive à se faire une place de choix, à tel point que le monsieur s'impose par sa présence et ira jusqu'à remporter l'oscar du meilleur acteur pour le film. Avec un duo de ce niveau, en pleine rivalité pour le film, ça fait des étincelles. Le reste des seconds couteaux assure aussi le job, et ils ont pourtant fort à faire face à des acteurs de ce calibre.

On retrouve tout ce qui fait un film d'époque. Les décors grandiloquents qui en foutent plein la vue, les costumé exubérants, toutes ces manières et coutumes d'antan. On est constamment surpris par cette représentation d'un temps révolu. Tout est dans l'excès.
Le métrage est long (2h30) mais se laisse regarder sans faiblir. La dynamique est bonne, ce duel entre compositeur faisant office de fil rouge m'a bien tenu en haleine. L'histoire raconté via un Salieri en fin de vie permet d'apprécier les maquillages de vieillissement posés sur l'acteur. Je ne jugerais pas de la véracité des faits décrits dans le film, ne connaissant pas la vie de Mozart, mais il parait évident que tout un tas d'éléments a été ajouté pour le coté fictif du métrage. L'ensemble est régulièrement baigné par les musiques issues des compositeurs (logiquement, à confirmer par les experts).

Un vrai morceau de choix cinématographique qui a réussi à me faire écouter les airs d"un génie de la musique classique sans que je vienne râler parce que ce n'est pas mon truc. Good job Milos.