Cul Cul Clan

Ah American History X ! Découvert en cours de sociologie au lycée alors que je venais de finir un exposé sur le fascisme ! Déjà à l'époque je le trouvais franchement surcoté mais une deuxième vision des années plus tard et je le trouverais presque mauvais.

Tourné comme un téléfilm du dimanche (alternance basique de scène en noir et blanc pour les flash-back, utilisation abusive de ralentis et mauvais violons sur scènes de drama), le film est pourtant plutôt bien mené dans sa première partie et nous fait réfléchir sur la réalité du conditionnement social et psychologique d'un individu jusqu'au basculement dans la connerie.

Mais la suite est beaucoup moins reluisante et prêterait même à sourire, voir à éclater de rire (je me souviendrais toujours de mon petit sourire sarcastique sur le final alors que tout le monde était ému dans la salle de classe). La prison (où en général l'individu ressort pire qu'il n'y est entré) est ici présentée comme un lieu de rédemption où l'on peut déconditionner un individu avec quelques blagues pourries et un ramonage viril sous la douche. Et pire dans son final donc où le film bascule dans une morale conformiste et bien pensante digne des meilleurs cours de catéchisme (de mon lycée).
On nous prend pour des racistes et des néo-nazis ? Ok, on nous montre de part et d'autre qu'il y a haine, racisme et violence mais pourquoi ne pas avoir utilisé cette deuxième partie pour rentrer encore plus en profondeur et subtilement dans les vrais problèmes de chaque communauté, du conditionnement humain et de la réalité sociale de cette banlieue, en plus de ramoner à sec les néo-nazes ?
Le point que je trouve intéressant c'est celui du prof : noir ou blanc, tu vas t'en sortir par ton travail, pas par ta haine. Basique encore une fois mais pragmatique.

Dommage donc, le film comportant certaines scènes plutôt bien menées dans sa première partie avant de franchement tomber dans la facilité scénaristique et moralisatrice la plus élémentaire.