Anatomie de l'enfer par tizboe
Certes, ce film permettra à tous ceux qui n'assument pas leur possible attrait pour la pornographie d'espérer se rincer l'oeil (j'en fais partie).
Évidement, il fallait s'y attendre, le degré d'érotisme est inversement proportionnel à la volonté de Breillat de présenter le sexe féminin de la façon la plus dissuasive possible. Ce qu'elle parvient à faire grâce à une grande variété de tue-l'amour. Du reste Amira Casar est très belle, et l'entreprise de décrédibiliser ses charmes ne manque pas d'ambition. Le scénario est discutable (par ex., qu'un homosexuel vire ainsi sa cuti), mais reconnaissons à l'auteur le courage d'exposer son point de vue sur la sexualité sans détours, à une époque où la publicité exploite le filon d'une pornographie suggérée et donc d'autant plus nauséabonde.
Évidement aussi, je n'aurais pas été à l'aise si j'avais vu ce film en compagnie d'amis. Ou alors d'une amie très intime. Et là, se pose la question cruciale : avec une telle amie, n'aurais-je pas mieux à faire que de me coller devant un écran ?
En définitive, si Catherine Breillat parvient très bien à déranger, l'aspect malsain de son film témoigne d'un désamour pour son sexe (au sens large), et pousse le spectateur à réagir par la dérision ou le développement de perversions sexuelles... Ou encore en rédigeant des critiques sur internet !