Première réussite pour Woody Allen, Annie Hall est un bijou d'écriture sur les sentiments humains et sur le point de vue que chacun a sur l'autre selon les différentes personnalités. Une sorte de conte, où le réalisateur n'hésite pas à briser le quatrième mur pour que les personnages puissent parler directement face à la caméra, pour que le spectateur s'identifie davantage.
Et malgré la personnalité très marquante de ce Alvy Singer, on s'y retrouve totalement. Et ce, à travers plusieurs situations : se retrouver avec un homme qui étale sa culture sans pourtant être sûr de ce dont il parle, l'envie de chercher à se faire comprendre malgré notre vision différente, quitte à se faire passer pour le plus gros des égocentriques, ressentir des émotions très fortes pour quelqu'un, qui nous détruit le jour où l'on sait que c'est terminé, viens les souvenirs qui arrivent et la nostalgie qui nous embarque. Tout ce genre de situations que la vie nous force à confronter, on les retrouve dans Annie Hall et dans ce personne perché de Alvy Singer. A travers des dialogues très fins et très réalistes, Woody Allen nous plonge dans ce New York pessimiste avec pourtant une atmosphère légère, comme si il voulait nous montrer que finalement la vie c'est ça. Il y a des hauts et des bas, et il faut apprendre à vivre avec. Ne pas avoir peur et prendre le risque. Risque qui finit toujours par se conclure car au fur et à mesure des années, les gens changent, et l'amour passe. C'est ce que nous fait dire Annie Hall avec toujours ce léger brin d'optimisme.
Le film est donc très agréable, qui reflète une vérité évidente à travers un scénario qui doit être un de meilleurs du réalisateur à ce jour, et qui est porté par une Diane Keaton remarquable et un Woody Allen juste, empathique, et touchant. Annie Hall est un petit bijou de cinéma qui relativise sur la vie et les émotions humaines, ainsi que notre perception personnelle, que chacun d'entre nous a et qui est en permanence, différente.