Le miroir brisé

Ayant beaucoup aimé "I Origins", j'étais très curieux de voir le précédent et premier film du scénariste/réalisateur Mike Cahill, sorti en 2011. Sans être mauvais bien-sûr, je dois avouer que j'en suis tout de même plutôt déçu. C'est ici l'histoire d'une jeune femme qui, après avoir fait deux victimes dans un accident de voiture, décide de se racheter en se rapprochant du père de famille des victimes. Ajoutons à cela le fait qu'une deuxième Terre ait fait son apparition dans le ciel. Bon, mis-à-part que je suis très mauvais pour résumer les films, on peut très vite se rendre compte, rien qu'avec le synopsis, que c'est avant tout la science-fiction qui sert le drame et non l'inverse (ce que je pensais avant d'avoir vu le film, étant donné que je n'avais pas lu de synopsis). Ce qui n'est pas le cas avec "I Origins", certes le réalisateur y mélange drame et science-fiction dans un ensemble par ailleurs très émouvant mais c'est, dans ce cas, le drame qui sert la science-fiction. Ici, la deuxième planète n'a finalement pas vraiment d'importance dans les trois quarts du film, on dire que c'est une toile de fond qui va servir à un moment ou un autre. Et c'est bien ça le problème. En plus d'avoir une très bonne idée terriblement sous-exploitée, on sait très bien, à partir d’un certain moment, quelle va être l'issue du film pour les personnages. Il n'y a qu'un moyen de relier les deux évènements principaux qui composent l'intrigue, ce qui rend le film assez prévisible. Et, même si l'aspect dramatique est intéressant, je le trouve tout de même par moments un peu téléphoné. Nous avons un certain manque d'originalité à ce niveau-là, ce qui est dommage, car les ficèles sont assez grosses. En revanche, la mise en scène est quant à elle très inspirée ! En ce qui concerne les acteurs, nous retrouvons principalement Brit Marling et William Mapother qui sont convaincants. "Another Earth" est donc un film qui ne reste pas mal dans l'ensemble mais qui est, à mon sens, bien moins réussi que le second film du réalisateur.