Ant-Man et la Guêpe ou l'art de se contenter de peu. Symptôme du monde du travail j'ai même envie d'ajouter. Clairement, j'ai un dilemme. Faut-il s'investir au delà du possible sans certitude quand à un retour sur mon investissement ou dois-je me contenter de faire le strict minimum ? Faire mes 35 heures, répondre à mes objectifs et basta. Ou alors être proactif et être force de proposition ? Peyton Reed a du se poser ces questions. Ou pas du tout. Simple faiseur. Film de commande. Faire les choses simplement, conformément à ce que l'on attend ou tenter de faire du jusqu'au boutisme ?
Ant-Man et la Guêpe: nouvelle illustration de la limite du MCU. Le film ne propose qu'une sous-intrigue pas très intéressante dans ce creux que représente l'attente entre Avengers 3 et 4. C'est dur de passer après Infinity War, c'est vrai, mais on s'y attendait, et la déception reste vive. Le film ne sert à rien dans le MCU. Il est totalement oubliable et c'est regrettable car il ne pose aucune base importante pour la suite hormis une scène post-générique. Un épisode de remplissage en somme.
Toutefois, comme une série TV, on apprécie les personnages et on aime les voir à l'écran. Personnellement j'aime beaucoup Paul Rudd et le casting des Ant-Man. Je trouve que le charme opère, bien aidé par les belles gueules des acteurs c'est vrai. Les personnages sont cools tout comme leurs pouvoirs. Et si ça me divertit un temps, ce n'est pas assez pour en faire un bon film. On passe un moment pas trop mal. Mais pourquoi se contenter de si peu ? Parce que nous sommes devenus des addicts ! Dépendants de ces produits super-héroïques. Comme des vieux toxicos qui claquent toute leur tune dans de la mauvaise came, on redemande des piquouses peu importe la daube que l'on met dans notre organisme. Tant que le trip est bon... Faut savoir profiter de l'instant présent pour être heureux ! Se contenter de peu donc.
Peu comme les passages dans le monde quantique. Peu comme le nombre d'apparitions de Michelle Pfeiffer. Peu comme le nombre de gags placés correctement dans l'histoire sans qu'ils désamorcent les enjeux du film. Peu comme le nombre d'effets visuels vraiment réussis. Peu comme l'intérêt du principal antagoniste, littéralement à la ramasse. Peu comme le nombre d'idées de réalisation. Peu comme les scènes de baston agréables à regarder. Peu comme le lien avec les autres films de la licence.
On en voit trop peu, et c'est bien là le problème avec ce film.
De ce fait, durant la séance je me suis retrouvé à tantôt m'ennuyer et tantôt m'amuser. Un poil agacé de voir un potentiel qui n'atteint pas les sommets.
5/10.