Deuxième film de la journée et de la sélection du cabinet de curiosités, Miracle Mile, en français Appel d’Urgence, de Steve de Jarnatt est une véritable pépite comme on en voit trop peu. Inclassable en tout point, le long-métrage commence comme une énième comédie romantique. Après avoir bien posé les bases du nouveau Harry rencontre Sally, le film prend un tournant inattendu et la comédie laisse place à un véritable drame paranoïaque, sur fond de peur nucléaire, malheureusement sorti trop tard pour avoir un vrai impact auprès des spectateurs, à cause d’un studio qui ne savait pas comment le vendre. Après le désastre d’il y a cinq ans à Fukushima, qui continue encore de nos jours, le film sonne étrangement prophétique, même si ce n’est plus de la guerre dont on est effrayé, mais qu’un des 40 réacteurs français nous explosent à la figure, contaminant ainsi pour des centaines d’années les rivières, l’air et les gènes de nos générations futur. Le film est magnifiquement photographié, et les couleurs, trop brillantes parfois, ont l’air d’être elle-même radioactives, et contamine ainsi la salle. Hypnotisé par la qualité d’une mise en scène tendue, avec malgré tout quelques faiblesses dans la séquence finale, et happé par une écriture toute en finesse qui surprend constamment, je me suis laissé embarquer dans cette course poursuite d’une heure et demie dans ce Los Angeles désert, sublimé par la musique de Tangerine Dream, toute en note tenue, renforçant cet état de tension qui traverse tout le film. Alors étrangement actuel, Appel d’Urgence est un film précieux, et terriblement angoissant, qui mériterait amplement une ressortie, contre tout ceux qui croit encore que le nucléaire, c’est l’avenir.
Tiré du journal du festival des Hallucinations Collectives 2016 : lire l'article entier sur mon site...