Le grondement tentaculaire de l'eau qui dort.

C'etait écrit dans le titre mais ça fait bizarre quand même. Dans ce film, l'homme est très rapidement ramené à un arrière plan, un vague détail de l'histoire des forces terrestres. Aquarella c'est de l'eau point barre.
Elle est étalonnée en bleu vif et noir métallique. Bien qu'à la mode, ces couleurs vont participer à nous drapper sous une eau-peau bien angoissante.
Sous tout ses états, l'eau ensevelie, ventile les glaciers, montagnes, barrages et emporte les éléments dans les limbes de sa vitalité sans but.
Si le montage ne fait pas honneur à des images vertigineuses. C'est le travail du son qui nous transforme en pure sensitivité. La glace craque en permanence, explose, les cours d'eaux bouillent, tout gronde en permanence et finit de nous noyer dans la terreur, comme réduit à de pauvres poussières de nature.
Difficile ici de rester empathique ou en faux cul charitable comme devant des ours polaires. On se retrouve face à des éléments dont le tellurisme nous laisse coi. On retrouve un état d'animal effrayé mais en communion qu'une part toujours plus grande de l'humanité quitte depuis peu. Un état qui nous revient en pleine face, aussi fasciné que terrifié devant une nature qui n'a et n'aura de toute façon que faire de nous.

Lalaitou
9
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le 4 mars 2020

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