Houston, vous avez un problème !

1998, l’année de tous les dangers venus de l’espace dans la plupart des films américains sortis à cette époque. Deep impact, The faculty, Perdus dans l’espace, quelques années avant, Independence day. Cette fois la menace n’est pas alien mais rocheuse. Nouveau film catastrophe spectaculaire qui ne lésinera pas sur la tragédie, Armageddon n’a été créé que pour divertir, nous détacher de la réalité. Le type même du film pop corn où l’on met son cerveau sur pause pour passer un agréable moment. Casting prestigieux, effets spéciaux réussis, effets pyrotechnique efficaces, on est parti pour du bon gros spectacle Hollywoodien de 2h30.


Quand l’humanité est en danger, on appelle Bruce Willis !


Dans l’espace, en mission en orbite terrestre, une navette est détruite par une pluie de météores qui s’abattent sur New York. Ce ne sont là que les prémices d’une catastrophe mondiale : un astéroïde de la taille du Texas menace la planète toute entière et se dirige vers la Terre à la vitesse de 35.000 kilomètres à l'heure. Il ne reste à l’humanité que dix huit jours à vivre. Tout espoir n’est pas perdu. Le directeur des opérations de vol de la Nasa, décide d’envoyer un groupe d’astronautes pour creuser un puits dans l’astéroïde et y placer une charge nucléaire. Pour cela, il faut trouver les meilleurs foreurs.


Les Américains décident de mettre le destin de l’humanité entre :


• Un obèse mangeur de donuts et très proche de sa moman,
• Un biker black très balèze qui à son taux de triglycéride beaucoup trop élevé et son taux de cholestérol tout simplement scandaleux (ce n’est pas moi qui le dit, c’est médecin),
• Un obsédé sexuel mais très intellectuel,
• Un petit jeunot arrogant mais terriblement amoureux de la fille du leader du groupe (petite touche de romance dans ce monde de machos),
• Un cow boy,
• Un accro aux jeux de casino qui a abandonné sa famille,
• Et pour finir, il est grand, il est beau, il est courageux, il est toujours au mauvais endroit au mauvais moment, il te fait des regards de profil héroïque à souhait, Bruce « McClane » Willis qui officie en tant que leader de notre groupe spécialisé dans le forage pétrolier.


Personnages qui n’ont aucune notion ni connaissance en astronautique et devront donc subir une formation accélérée de…12 jours ! Encore mieux que le permis de conduire en accéléré. On n’est pas dans la mélasse…


Nanar assumé mais film spectaculaire


Et oui, à l’image d’Independence day, Armagaddon c’est du pur film patriotique, c'est du cliché Hollywoodien, les personnages sont stéréotypés, l’Amérique s’assume, plus nombriliste que jamais et qui est encore vendue comme sauveur de l’humanité, le number one en cas de menace. Et pourtant, malgré tout ses défauts qui pourraient faire de ce film un vrai navet, c’est ce qui fonctionne le mieux pour ce genre. Il faut être un minimum objectif, le film est somptueux, détaillé, travaillé au millimètre près, nous en met plein la vue à coup de magnifique photographie, d’explosions made in Michael « Boom » Bay, Bruce Willis est au top et crève toujours autant l’écran, Steve Buscemi et Peter Stormare sont délirants, le mélange Action/Humour/Drame fonctionne du tonnerre et la bande originale vous vend du rêve (des larmes tu en verseras rien qu’en entendant certains morceaux), MAIS, sans langue de bois : c’est quoi ce scénario ?


Envoyer des foreurs dans l’espace sur un gros caillou de la taille du Texas pour y creuser un trou et y mettre une bombe pour « Michael Bay oblige » faire tout péter. Ca sent le nanar à plein nez. Et OUI, c’est un nanar, OUI, c’est à l’image d’Independence day, OUI, les Etats unis c’est les meilleurs des meilleurs, capables de rendre un simple foreur lambda à obtenir le statut de sauveur du monde, Oui, on caricature les Russes en faisant d’eux des mecs intelligents mais alcooliques et un peu bébêtes, Oui, ceux qui vont nous sauver sont des ploucs, Oui, le foreur est visiblement plus compétent qu’un astronaute (aie, ça doit faire mal à l’égo ça !), Oui, les Américains sont visiblement les seuls êtres humains à se soucier de l’avenir de la Terre, Oui, à travers le monde les gens sont paralysés par la peur et pries pour que les gentils ricains sauvent l’humanité, Oui, certaines scènes sont incohérentes, invraisemblables, frôlent le ridicule (le personnage d’Harry qui balance des balles de golf sur Greenpeace depuis sa plateforme pétrolière c’est culte), SONT ridicules et pourtant, ba ça marche.


Du spectacle, de l’humour, du stress et de la tragédie


On s’éclate, on rit, on pleure, on stress comme jamais pour notre galerie de personnages risquant leur vie dans l’espace, on est éblouit par l’esthétisme d’un Michael Bay qui nous faisait rêver (avant de nous dégouter des années plus tard), on ressent des tonnes d’émotions avec cette bande originale juste PARFAITE (il y a même un tube d’Aerosmith). Pourquoi se borner à trouver du sens dans des films de ce genre ? Quel intérêt d’aller au cinéma pour voir un film réaliste ? Là on pourrait citer Charlie Chaplin qui disait « Ce n’est pas la réalité qui compte dans un film mais ce que l’imagination peut en faire. ».


Franchement, en toute honnêteté, vous imaginez si l’intrigue c’était passée en France avec des protagonistes Français ? Avec nos problèmes financiers, le monde serait déjà foutu ! Là il y aurait de quoi cracher son venin.


La mise en scène digne par moments d’un grand clip qui passerait sur MTV fonctionne, c’est d’ailleurs tout ce qui fait le charme du film. Quand aux effets ralentis, ils permettent d’accentuer les séquences dramatiques. Cette manière de filmer avec réalisme les scènes de destructions, la mise en scène juste parfaite avec ces nombreux figurants qui prient, courent dans les rues pour sauver leur vie, écoutent avec attention les retransmissions de la NASA, scrutent le ciel en espérant que nos valeureux héros triomphent, de quoi provoquer quelques frissons. D’un point de vue technique, le diagnostic est sans appel : Michael Bay nous donne une vraie leçon de cinéma.


Le but de la première heure : vous faire rire, parce que pour la deuxième, c’est là que les choses sérieuses commencent, là où vos nerfs seront mis à rude épreuve, là où vous allez flipper pour les principaux protagonistes et pour les habitants de la Terre. Comme pour les films d’horreur, qui dit groupe, dit forcément nettoyage de printemps réduisant intensément le nombre de candidats. Gare au rongeage d’ongles. Les tragédies et malheurs s’enchainent dès l’arrivée de nos foreurs dans l’espace. A croire que tous les chats noirs ont logé là bas (cf Gravity, Appollo 13, Space Cowboys). Aucune autre explication possible.


Au final, Armageddon est du pur blockbuster qui assume son statut de nanar jusqu’au bout. Du bon gros film d’action spectaculaire à l’ancienne, au scénario simple et efficace, au casting 4 étoiles, accompagné d’une bonne dose d’humour et de tragédie. Le pire c’est qu’on aime ça, on passe un agréable moment, on arrive même à verser deux ou trois larmes en voyant de banales foreurs un peu ploucs sur les bords risquer leur vie pour sauver l’humanité toute entière et éviter sa fin. Une fois de plus, vous pouvez remercier encore les Américains de nous avoir sauvés !

Jay77
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le 7 août 2016

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