Plus grand qu'il n'en a l'air.

J'avais très peur avant de regarder cet Arrietty, en effet après mon immense déception en regardant kiki la petite sorcière j'avais peur de me retrouver devant un autre film du genre, joli à regarder mais au fond assez vite et creux.
Heureusement pour moi mes sentiments ont été tout autre en voyant ce film, qui narre avec une belle simplicité la semaine légèrement extraordinaire d'un garçon malade chez sa grand mère. Maison ou se cache une famille d'être un peu particuliers, les chapardeurs. Basiquement, les chapardeurs sont des humains... de 10 cm de haut. Pourtant même leur durée de vie semble similaire à la notre. Juste qu'ils ont à faire à un environnement bien plus dangereux que le notre et qu'ils se débrouillent pour vivre en parti au dépend de leurs cousins humains dont ils tentent de cacher l'existence.
A ce titre, la représentation graphique du monde vu par les chapardeurs est l'une des grandes réussites de ce film, entre les échelles faites de clous ou les passages crée avec agrafes voir encore les vieilles théières qui servent de bateau leur ingéniosité est mise à l'honneur.
Les chapardeurs donc, chapardent mais avec une grande intelligence, conscient du danger que peut représenter des individus des dizaines de fois plus grand qu'ils n'empruntent que très peu de chose de manière à ce que nul ne puisse se rendre compte de leur passage.
Hélas lors de l'initiation D'arrietty au Chapardage, celle ci est vue par le jeune humain qui sert de personnage principal, et c'est ainsi que va commencer une touchante histoire d'amitié entre le jeune garçon et la jeune fille.
Jusque là rien d'extraordinaire, mais là ou le film arrive à se démarquer c'est bien sur l'ambiance mélancolique qu'il dégage. Les chapardeurs sont en effet présenté comme une espèce en voix de disparition qui ont de plus en plus de mal à subsister ( l'on n'en croisera qu'un nombre très réduit durant le film. ) et de l'autre côté le jeune garçon lui est à un fil de la mort souffrant d'une maladie cardiaque dont on ne connaît pas le nom, mais qui semble pour le moins grave.

Alors oui, Arrietty est un film qui parle de désillusion, pas de fin joyeuse ou les chapardeurs viennent vivre en paix avec leurs amis les humains durant un été éternel, ici les chapardeurs ont été vus, alors ceci doivent partir, ici le jeune garçon est malade et l'on ne saura jamais s'il survit ou non.
La thématique de la mort est donc toujours en arrière plan, et l'on sent bien que ce film n'est donc pas un conte de fée, mais plutôt la subite transition entre un conte de fée et une réalité un poil plus dure.
Dans arrietty la magie n'envahit pas votre quotidien, dans arrietty la magie se meurt et les chapardeurs disparaissant avec elle, comme des témoins d'une époque révolue. Porté par des musiques extraordinaire composée non pas par l'habituel Joe Hisaichi, mais par une française Cécile Corbel qui a sut donner une ambiance pour le moins mémorable à ce petit fragment de vie et par une esthétique magnifique propre au studio ghibli, Arrietty est un film définitivement intéressant.

Les chapardeurs dans leur optique de vie très proche de la nature et leur emploi tout à fait raisonné de tout ce qu'il les entoure sont à mettre en opposition avec notre société ou le gaspillage et roi. Et oui, même là ou l'on ne l'attend pas l'on retrouve une certaine thématique proche de l'écologie avec ces petits êtres.
Ainsi donc Arrietty et un film à regarder avec une note de mélancolie dans la tête, et une note d'espoir aussi. Il n'est pas dit que quiconque meure, mais il n'est pas dit que quiconque survive et malgré le fait que la magie de l'enfance se meure et que la terre souffre de l'influence des hommes et de leur méchanceté parfois surprenante ( tout comme l'antagoniste de ce film. ) il dit que le monde a du beau aussi et que la vie mérite d'être vécue.

Sans être aussi extraordinaire dans l'univers qu'un château dans le ciel, qu'un château ambulant ou qu'un princesse mononoke c'est donc un très bon Ghibli à voir et à revoir à tout âge, et au fond, l'on ne demande pas plus.