Inspiré d'un roman pour la jeunesse, Les Chapardeurs, Arrietty raconte une famille de petits êtres, environ 15 centimètres, qui vivent sous le plancher d'une maison, là où un garçon malade, Sho, part se reposer en attendant son opération. Ces êtres ne doivent pas être découverts, sous peine de déménager. Cependant, Arrietty va rencontrer Sho, et leurs vies vont en être bouleversées....
J'ai mis beaucoup de temps à voir le film, car à l'époque de la sortie cinéma, on avait une overdose de la musique composée par Cécile Corbel, et, j'y reviendrais plus tard, cette surexposition m'avait dégouté d'aller au cinéma...
Plusieurs années plus tard, j'ai enfin pu apprécier cette production Ghibli comme elle se doit, et c'est une merveille !
C'est un film en apparence minuscule, de par l'ambition du sujet, et qui ne raconte guère plus que mon résumé de départ. Cependant, le scénario laisse voir la marque de fabrique de Hayao Miyazaki, à savoir la rencontre entre deux jeunes personnes, et surtout, une femme forte, en la personne d'Arrietty. Du haut de ses 13 ans, elle a déjà un caractère affirmé, et voit déjà dans son espèce une survie à court terme, car la menace de l'extinction de sa race parcourt toute l'histoire. Ce que ses parents confient aussi, en ayant des doutes sur leur avenir.
Sho est un personnage plus passif, car sa maladie l'empêche de beaucoup se dépenser, mais c'est aussi un joli personnage car il trouve en Arrietty l'envie de se battre, de vivre, et il fera tout pour la protéger, que ce soit d'un corbeau, d'un chat ou d'une vieille femme qui veut capturer la famille des petits.
La réussite du film se base en partie dans la restitution des échelles, où l'action est en majorité vue du côté des petits êtres, et du coup tout parait gigantesque. Ça passe dans le son, absolument formidable, où le moindre bruit, le vent, les pas des humains, le bruissement de l'herbe, parait amplifié, comme la scène où la cuisine des petits êtres va être arrachée comme si il y avait un tremblement de terre.
C'est plein de beaux moments, comme l'épingle à cheveux qu'arbore Arrietty pour la première fois, là où elle découvre son trésor qui est une épingle qu'elle équipe comme une épée, ou la première discussion avec Sho qui se passe à travers une feuille.
Je suis moins client en revanche du personnage de Spiller, qui est un autre petit être, plus sauvage, mais dont sa présence (il n'apparait que dans deux scènes) me parait rajoutée, ou alors donne à l'histoire un signe d'espoir pour la descendance des touts petits...
Parlons de ce qui m'a énervé en 2011 ; la musique. Je l'avoue ; elle est magnifique ! On a du mal à imaginer le film avec une autre bande-son, composée essentiellement d'une harpe et d'un piano. J'ai d'ailleurs pensé à certaines musiques des Chevaliers du zodiaques qui furent aussi composées avec de tels instruments...
En gros, cette musique m'a transporté, et la surprise est aussi d'entendre chanter Cécile Corbel, qui a une toute petite voix, ce qui ajoute au caractère doux de cette histoire. D'ailleurs, la chanson qui a allègrement circulé à la sortie du film figure à la fin, et selon que vous regardez le film en français ou en japonais, elle est également chantée par Cécile Corbel dans les deux cas.
Arrietty, le petit monde des chapardeurs est le premier film de Hiromasa Yonebayashi, un ancien du Studio Ghibli, et même si on peut regretter une absence de personnalité, certainement due à celle de Miyazaki qui a écrit le scénario, ça reste très beau à voir, et quelle musique !