J'ai vu un film de Kurzel, et c'était un film indépendant, Macbeth, avec Fassbender et Cotillard. J'avais trouvé qu'il s'en dégageait quelque chose de très fort cinématographiquement parlant… Et donc, en le voyant à la tête d'une adaptation de jeu avec ces deux mêmes acteurs, j'étais forcément intrigué. Est-ce qu'Hollywood allait nous fournir quelque chose d'intéressant ? Assassin's Creed allait-il montrer qu'une adaptation de jeux vidéo est viable au cinéma ?
Non.
(En même temps je pense que vous avez vu la ma note).
J'ai retrouvé pourtant quelques tics visuels de Kurzel de-ci de-là : la poussière, la force de certains cadres et de certains plans esthétisés.
Pour le reste…
Le film tombe en réalité dans tous les travers que l'on trouve à la fois dans un cliché d'adaptation de jeu et dans un film hollywoodien grand public : le scénario est très artificielle avec une exposition maladroite des enjeux (en général quand un carton te résume la scène qui vient juste après, c'est mauvais signe) et inexistante des personnages principaux… Les personnages secondaires ne sont que des objets… L'empathie n'y est pas.
Un film avec peu d'empathie pour les personnages, j'ai déjà vu, et ça peut marcher. L'histoire ne se résume finalement qu'à la recherche d'un McGuffin.
Le problème, c'est que ce manque de souffle n'est pas commencé par d'autres éléments qui pourraient aider. Une histoire simple n'est pas un problème si la forme est belle.
Elle ne l'est pas.
Assassin's Creed est propre (parce qu'un film interdit aux moins de 12 ans pour un jeu interdit aux moins de 18 ans c'est exactement ce qu'il fallait), les combats sont mous et les rares scènes d'action qui pourraient être intéressante sont coupées n'importe comment avec le cliché de l'adaptation de jeu. Vous imaginez passer en vu à la première personne de l'arbalétrier ? Vous voulez voir quelqu'un avec un casque de réalité à la place du jeu lui-même ? Vous trouvez que ces deux idées sont merdiques ?
Le monteur non.
Je ne comprends pas.
Ce ne sont pas des mauvais acteurs, et je sais que le réalisateur sait les diriger. Ils sont lisses. Ce n'est pas une mauvaise base pour une histoire. Elle est artificielle.
C'est un film qui ne sait pas ce qu'il est, qui ne sait pas ce qu'il vise à accomplir, qui ne sait pas à qui il parle. C'est un objet formaté et non abouti créé par une équipe marketing.