Depuis quand on met ses seconds rôles dans le titre?

Après l’abominable Astérix & Obélix Contre César, c’était au tour d’Alain Chabat d’aller s’escrimer à réaliser un film regardable avec ce matériau originel, ce qui semble être compliqué, apparemment.

Ce qui est bien avec Alain Chabat, c’est qu’il tente toujours de placer ses références et ses amis des Nuls et de l’esprit Canal + dans ses projets. Et comme il est très talentueux et respectueux de la bande-dessinée de Goscinny et Uderzo, Astérix & Obélix : Mission Cléopâtre est un mashup des deux particulièrement drôle, passionnant et surtout infatigable. Il faudra au spectateur deux ou trois visions pour saisir tous les gags du film, qui sont souvent très bons. Finies les inventions catastrophiques du premier épisode, le film d’Alain Chabat reste dans les limites de la bande-dessinée, tout en y incorporant sa vision et ses acteurs, donc. On notera alors les prestations géniales de lui-même, de Dieudonné, de Jamel Debbouze, alors que les deux Gaulois éponymes sont un peu absents. Gérard Depardieu s’en sort encore très bien.

Evidemment, tout n’est pas parfait. Claude Rich campe un Panoramix aussi pénible que sur les bande-dessinées et certaines scènes ne vont pas au bout des choses, alors qu’elles auraient pu être très drôles, comme cette parodie de wu xa pian, qui se trouve être particulièrement très mal mise en scène. De plus, comme d’habitude chez Alain Chabat, on trouve encore un gag totalement déplacé et pas drôle de surcroît… En effet, la dernière scène entre César et Cléopâtre n’aurait jamais dû voir le jour.

Portée par la musique de Philippe Chany, Astérix & Obélix : Mission Cléopâtre est une réussite globale à défaut d’être totale et il prouve qu’on peut réaliser des adaptations de bd très libres sans pour autant trahir les fans.