Eh oui, ils ont osés donner suite à ces 2 volets d'adaptation ...téléfilmique?
de l'horrible fable capitaliste d'Ayn Randt.
Résumé:
Une méchante nationalisation menace la petite entreprise familiale de chemin-de-fer de la blondasse de service que nous nommeront "Arielle Dombasle" alors que, bon sang de bonsoir, c'est tout le contraire que visent nos héros: il faut tout privatiser. John Galt, que nous nommeront pour l'occasion "Alain Delon" (bien qu'il tient également beaucoup de Charles Ingals de LPMDLP:) est néanmoins le héros qui va rendre possible le formidable coup d'état qui nous pèse encore sur les omoplates: Le pouvoir aux firmes et aux "entre-preneurs".
Youpie! Happy end! ... No, Ugly beginning!
Oups pardon, je spoil (en l'ironisant) la dernière réplique qu'on voit de toute façon venir, façon pachyderme mourant en montée abrupte et rocailleuse, car calculée un peu à la traine.
Les cerveaux mous qui ont fais ces choix comptent sur un public aux cerveaux mous, prennent pour acquises des choses qui ne le sont pas forcément, du moins l'espère-je.


Sans aucune exagération, la qualité cinématographique avoisine celle du BHL, à vrai dire, il pourrait même avoir fait école auprès d'émules outre-Atlantique fortunés et réalisateurs sans talent, tout ce que respire ce film. Ici on a du BHL à l'américaine, proche du nanar mais non par trop puant...


Bien qu'il n'y ait pas une seule allusion au copain Jésus, la rigidité ambiante, le puritanisme et un populisme pathétique évoquent de suite une de ces bonnes vieilles prods évangélistes sans concession malgré de vagues tentatives ... par-exemple:
LA SCÈNE SE SEXE!
La scène de sexe ressemble un peu à...
Tu prends une Barbie, tu prends un Big-Jim,
tu rapproches lentement leurs visages.
Leurs bouches se touchent, tu ne bouges plus.
Zoom lentement. Soudain:
contre jour: torse nu d'homme caressé par une main aux longs ongles vernis(?)
Vite: Hop! re-bouches des poupées.
(Non, ce n'est pas un arrêt sur image, on peut voir frémir les oreilles de madame.)
Insert (?): Pénombre, image de pub pour soutien-gorge sous-exposée(?).
Retour sur les bouches (même plan que le précédent, ils ont l'air de s'éclater)...
Mais déjà ils se rhabillent.
Chaud n'est-ce pas?


Le problème n'est pas pour moi qu'un romantique coït à l'écran aurait certains codes à respecter et que ça manquerait ici d'une porn-star et de coke. Il s'agit pour une prod à l'anus triplement noué d'affronter l'incontournable d'une adaptation où la romance tient sa place ... certes en l'absence de toute émotion. Pour ce faire, assumer et montrer l'exemple aux futurs ... straight edges? paroissien/nes??? Non, pas la langue, tout ça n'existe pas, c'est des légendes!
C'est pathétique!


Néanmoins, malgré tout ce carcan de bienpensance, les voilà qui lâchent une private-joke obscure:
Alain Delon évoque la première fois où il a vu Arielle Dombasle, elle était sur un quai de gare:
"Elle n'a jamais été aussi magnifique que parmi tous ces rails"
Vu qu'on est entrainés chez les buisness-men/women implacables et obsédés par la réussite, j'ai du mal à ne pas y voir d'allusion à la snifouille dans laquelle se vautrent ces milieux!


"Who is John Galt" petite "expression populaire(???)" que les 2 premiers films s'épuisaient à nous faire passer pour justifiée (sans y parvenir) trouve ici sa réponse: Alain Delon est John Galt, un ouvrier du rail lambda, parti en vrille contre son employeur un jour de cérémonie. Puis il a inventé un moteur. Non! vous ne verrez pas le moteur ...ou très vite, de loin. Non! vous ne saurez rien de plus sur ce moteur... son moteur qui devient invisible quand les méchants approchent, ce qui n'est pas une moindre option (encastrée dans la turbine?), il l'a peut-être sorti de derrière les fagots? De toute façon, en tant que spectateur/trices, vous vous contenterez de ce qu'on vous laisse. Voilà, c'est un moteur à la Tesla, un truc important, Alain Delon est important, faut s'y faire, il connait tout-le-monde (oui, même ceux qui clamaient "who is JG?" et dirige la révolution en marche tout en inventant l'énergie libre dans un cagibi de son petit appart cosy en ville, puisqu'on vous le dit!


Mystification, ce film (ce roman?) ne fait que dans la mystification populiste écœurante.
Arielle Dombasle pourrait vraiment être Arielle Dombasle,
Alain Delon pourrait vraiment être Alain Delon
et tout ça dans Le jour et la nuit.
Le niveau est au plus bas.


J'allais oublier la lamentable tentative de récupération d'un passage du très bon "the network" (1976) où un présentateur TV émeut l'audience, ils ont tentés de recréer l'ambiance, le ton, en y collant leur idéologie, pure mesquinerie et petitesse.


On ne peut absolument pas parler de cinéma de divertissement, c'est extrêmement politique et idéologique, un best-seller sorti en 1957 (dans les '90s, 2ème vente après la bible aux usa, jamais traduit en français avant 2012) et 3 "films" entre 2012 et 2015 où d'autres "comédien/nes" interprètent les mêmes persos, un lot complet à l'usage de "gagnants" grâce aux œillères, précieux accessoire bientôt disponible en 3D!
Un mythe aux bases puantes, qui est de la pure et dure propagande pour un système qui s'est finalement imposé et laisse Les Monsanto, JP Morgan, Bayer, etc. tirer toutes les ficelles politiques, économiques, légales, judiciaires, culturelles, et j'en passe ...


Simplement détestable!

tobor
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le 22 sept. 2015

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tobor

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