Eastwood s’enlise...

Un ancien médium ayant un vrai don pour communiquer avec les morts, une journaliste française ayant survécu de peu à un Tsunami et un enfant qui a perdu son frère jumeau dans un tragique accident de voiture. Trois âmes reliés par une même question que tout le monde s'est posée au moins une fois : "Y a t'il une vie après la mort ?". L'une le découvre, l'autre le veut et le dernier le sait. Le nouveau Eastwood est arrivé et comme à chaque fois, le synopsis est plus qu'intéressant.

Sauf que cette fois, Eastwood s'est un peu ramoli. En effet, beaucoup des codes du réalisateur, surtout dans ses plans dramatiques et dans sa façon d'écrire une histoire, ont plus ou moins disparu de cet Au-Delà en demi-teinte. Plongeant la tête la première dans du mélodramatique convenu et qui ne plaira clairement pas à tous les cinéphiles, surtout pas aux fans du réalisateur, le film rate le coche et pêche dans son but de proposer une vraie réponse spirituelle, intérieur, de la question sus-précisée.

Est-ce un mauvais film pour autant ? Clairement pas. Malgré des acteurs français jouant encore comme des pieds, Matt Damon et le jeune anglais sont incroyables et parviennent à nous empêcher toute somnolence. Leur jeu est sublime, presque si réaliste qu'on regrette ne pas les avoir "rencontrés" dans un autre film plus ambitieux. Aussi, le film a une scène d'introduction qui ferait pâlir tous les films catastrophes sortis jusqu'alors tant elle est réussie. Au-Delà est un très bon divertissement, intelligent et prenant qui ne répond malheureusement à aucune question ni n'en pose de véritables. Clint Eastwood signe sans aucun doute son oeuvre la plus "quelconque" de sa carrière. Un "quelconque" chez Eastwood valant bien évidemment un "grandiose" chez Emmerich, Shyamalan et les autres tacherons du cinéma américain.