Il était temps que mon cher coffret blu ray consacré à Clint Eastwood me serve, pour l'inaugurer je me suis repassé un de ses films dont je me souvenais le moins, Hereafter.


La chose incroyable avec ce réalisateur, c'est qu'il a beau être mon préféré, qu'il a beau me marquer à quasiment chacun de ses films, je fini toujours par en oublier... Ce qui en soit est plutôt une bonne chose tant cela me fait revivre chacune de ses œuvres. Pour Hereafter ce fut une totale redécouverte excepté certains passages importants comme le fameux tsunami d'ouverture.
Séquence scotchante de réalisme, brutale, sans artifice, les effets spéciaux sont d'ailleurs grandement soignés d'après ce que j'ai vu des bonus, des plans ont étés tournés en studio dans un bassin d'eau, et même dans l'océan directement, l'eau étant difficile à recréer numériquement. Plutôt amusant également de voir l'ancien maître nageur, papy Clint, se taper une baignade.


Quand j'ai découvert ce film la première fois, j'ai été surpris, très surpris de voir que cette séquence magnifiquement terrible ne représentait que 10 minutes du film, même pas. Moi qui d'après la bande annonce pensais qu'il allait se reposer sur cet événement, j'étais loin de comprendre l’intérêt de l'histoire.
Intérêt qui réside non pas dans la mort, ou l'après mort qui n'est que spéculation comme si bien dit dans les bonus, ni de croire en l'au-delà, mais bien sur la vie, tout le contraire justement. Comment vivre dans l'incompréhension pour une journaliste voulant faire partager son expérience de mort imminente ? Comment vivre pour un jeune garçon après la mort de son jumeau, qui a toujours été son modèle ? Et comment vivre pour un homme seul avec le poids de pouvoir communiquer avec les morts, devant affronter les vivants désespérés à la recherche de son aide ?
C'est sur ces personnages que le scénariste Peter Morgan choisi de diriger son histoire. Insistant sur le réalisme de son histoire et sur l'aspect français du film, désirant que la langue soit bien présente.


Alors quand on veut quelque chose de réaliste, qui qu'on appelle ? Et oui... le grand ! Bah quoi il est grand, il fait 1m93...
Jamais je n'aurais vu un réalisateur aussi sûr de ce qu'il veut, aussi méticuleux, aussi rapide, sachant filmer magnifiquement et rendre réaliste n'importe quelle histoire. Bon faut dire aussi que la plupart du temps, du moins depuis certaines années, il réalise des histoires vraies, donc le réalisme il connait. Dans sa filmographie, Hereafter est d'ailleurs le dernier film en date à être une fiction, après le mémorable Gran Torino.


Eastwood réalise ici un de ses films les plus critiqué, inutile que je précise que je trouve ça incompréhensible m'enfin soit. Il porte un regard tendre sur trois personnages perdus entre la vie et la mort, figurativement du moins. Un drame choral à l'aspect sombre. Sombre de par son sujet, de par sa photographie, toujours parfaite de Tom Stern. Et tendre de part cette bande son douce signée Clint lui-même, qui se marie subtilement avec le récit.
Pour porter le fardeau du médium, Eastwood fait appel à Matt Damon alors qu'il est en plein tournage pour un autre film. Il porte à merveille le personnage de George, leur collaboration ayant déjà fait ses preuves avec le précédent et superbe Invictus.
La belle Cécile de France se charge d'incarner la survivante du tsunami, ce qu'elle fait génialement. Quant aux jumeaux, qui pour les besoins du tournage incarnent chacun les deux personnages, Frankie McLaren et George McLaren, ils sont surprenants, surtout quand on sait qu'il s'agit de leur premier film, et qu'ils n'ont suivi aucun cours d'acting.
Les seconds rôles sont tous incarnés par des têtes connues, de beaux noms d'ailleurs, Clint signifiant dans les bonus qu'il faut également soigner les seconds rôles dans un casting, car ils forment un tout, un ensemble. Je soupçonne même qu'à travers une réplique de Steve Schirripa il y est un clin d’œil aux Soprano.


En bref, Clint Eastwood livre ici un film mal aimé, honteusement mal aimé, qui renferme une histoire captivante, réaliste malgré son sujet mystique, l'au-delà, une chose que je trouve personnellement inconcevable et crétine mais qui ici est utilisée avec talent.

-MC

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