Adieu
À vrai dire, je n'avais même pas envie d'écrire sur ce film, qui ne m'intéresse pas outre-mesure. Mais voyant une déferlante de critiques élogieuses, j'ai quand même eu envie d'apporter un...
Par
le 28 oct. 2017
108 j'aime
21
Le goncourt Pierre Lemaitre est adapté au cinéma par Dupontel. D'un point de vue visuel c'est plus maitrisé que d'habitude chez le réalisateur, il n'y a plus ces plans foutraques qui cherchent à apporter un truc d'original, mais qui sont plus de la mauvaise idée qu'autre chose. Alors oui Dupontel cherche à avoir une belle image et un esthétisme, mais c'est plus maitrisé que dans ces précédents films.
Il ne faut pas être dupe au revoir là-haut contient tout de même un grand, grand nombre de problèmes parmi lesquels la construction de son histoire. Celle-ci est écrite avec de gros sabots. On est pas loin d'un Marc Levy ou d'un Emmanuel Schmit dans la façon de faire. Enfin le sujet n'est pas le livre mais l'adaptation de celui-ci auquel d'ailleurs Pierre Lemaitre a participé avec Dupontel. On sent bien les idées comiques qu'a apporté Dupontel là-dedans, c'est parfois drôle, mais tout est bien trop fabriqué. Les personnages sont de grosses caricatures, le gentil simplet, le gros méchant qui est un vrai stéréotype de vilain méchant. Cet homme ne sait faire que des saloperies tout le temps et à tout le monde. La famille du soldat disparu s'inscrit dans la même continuité, la sœur qui ne se relève pas de disparition de son frère, le père qui cherche à rattraper les fautes commises sur son fils. Toute l'écriture manque clairement de subtilité, c'est même souvent lourdingue et cousu de fil blanc.
Au revoir là-haut est aussi clairement trop long, le film souffre d'un sérieux coup de mou dans son milieu et l'image est trop léchée, c'est ultra lumineux dans les scènes nocturnes, les éclairages extérieur éclairaient en 1919 comme le font les éclairages urbain actuel. Dupontel qui déteste les images de synthèses en a utilisé ici pour obtenir certains plans, il n'y en a pas beaucoup mais quand elles sont présentes on les voit. Il ne faut pas oublier non plus toutes ces scènes qui se veulent poétiques avec les différents masques, mais c'est plus accessoire qu'autre chose. L'idée de faire passer les émotions par les masques n'est pourtant pas mauvaise mais ça ne fonctionne pas. Les masques ont beau être nombreux et être faussement recherchés artistiquement tout ça reste anecdotique.
Les acteurs aussi ne sont pas toujours excellents, la petite fille est nullissime, Kyan Khojandi ne tient pas la route même s'il n'a qu'un tout petit rôle, ce gars a la tête du type qui se demande ce qu'il fout là. Emilie Dequenne n'a pas une once de crédibilité elle ne joue pas bien, et je ne croyais pas ça possible mais le jeu de Niels Arestrup est souvent caricatural. D'ailleurs il y a eu pendant le tournage de grosses frictions entre Dupontel et Niels Arestrup. Dupontel voulait qu'Arestrup joue comme il le voulait, c'est normal pour un réalisateur. Mais Arestrup a assez de bouteille (ce n'est pas un jeu de mots) pour savoir comment jouer, ses performances sauvent parfois les films dans lesquels il joue. Il est clair que ce sont les indications de jeu de Dupontel réalisateur qui amène le jeu d'Arestrup dans cette caricature. Le film traine un pesant sac de défauts derrière lui. Malgré cette foultitude de problèmes le film marche, l’histoire est vraiment bateau et elle l'est encore plus dans son final.
Le fils qui retrouve son père fini par sauter dans le vide, c'est normal il porte à cet instant un costume d'oiseau, subtilité quand tu nous tiens. Si on peu comprendre que son état le fasse souffrir, pourquoi mourir pile après avoir eu les excuses de son père? Ce n'est rien d'autre qu'un pauvre truc trouvé par l'écrivain pour accentué un peu plus son histoire dans le drame. C'est idiot, c'est prévisible à des kilomètres, c'est d'autant plus bête qu'il ne reverra pas sa sœur. Bon il est défoncé me direz vous, oui mais il est assez lucide pour reconnaitre son père. Et puis pourquoi faire une arnaque aux monuments aux morts, alors qu'il déteste son père et qu'il en dit que c'est un voleur? S'il déteste les voleurs pourquoi reproduire la même chose?
Difficile de dire que c'est génial car l’histoire est presque un truc écrit pour une fiction diffusée par TF1, mais malgré l’ensemble de ces défauts je n'ai pas réussi à détester ce film. Dupontel fait le job, pas toujours correctement mais il le fait suffisamment bien pour arriver faire passer le film.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films de 2017, Il dessine drôlement bien le héros du film dis donc. et Il y a une peinture(ou dessin) de l'acteur qui joue l'un des personnages du film.
Créée
le 28 févr. 2018
Critique lue 291 fois
4 j'aime
D'autres avis sur Au revoir là-haut
À vrai dire, je n'avais même pas envie d'écrire sur ce film, qui ne m'intéresse pas outre-mesure. Mais voyant une déferlante de critiques élogieuses, j'ai quand même eu envie d'apporter un...
Par
le 28 oct. 2017
108 j'aime
21
Il a toujours été délicat de catégoriser de manière précise le cinéma d’Albert Dupontel. Si la comédie domine, le grotesque y côtoie souvent les grincements de la satire, et le baroque formaliste s’y...
le 3 nov. 2017
96 j'aime
14
Les spectateurs français attendaient un film de ce genre depuis tellement longtemps qu’ils n’osent pas bouder leur plaisir : enfin un film ambitieux où les 17 millions d’euros de budget se voient à...
le 31 oct. 2017
79 j'aime
22
Du même critique
En voilà une chose qui en fait du vacarme, ça bouge dans tous les sens mais pourquoi? Pour faire du divertissement, c'est pour cela que Disney a acheté la licence Star wars après tout. La société aux...
Par
le 18 déc. 2019
79 j'aime
44
L'endoctrinement de la jeunesse Allemande est le sujet de ce Jojo Rabbit, qui voit Adolf Hitler comme la seule voie à suivre. Adolf est là constamment pour le petit Jojo, il est son ami imaginaire...
Par
le 28 janv. 2020
66 j'aime
16
Les années 60 à 70 ont été une très bonne période du cinéma, elles étaient inventives et permissives. Pourtant la censure était omniprésente, mais les cinéastes trouvaient tout un tas de stratagèmes...
Par
le 28 nov. 2019
55 j'aime
6