Aucun homme ni dieu ça commence très, très bien : l'ambiance est glaciale, c'est glauque à souhait, c'est excellemment filmé et très bien joué (deux qualités qu'on ne peut clairement pas retirer au film). Le personnage de Jeffrey Wright est projeté au bout du monde et de l'humanité, dans un village où on a l'air de survivre plus que de vivre et où toutes les perspectives d'avenir semblent désespérantes - le tout pour s'enfoncer plus loin encore, dans les terres où vivent les meutes de loups, accusées d'avoir tué plusieurs enfants.
Ca commence très bien mais tout s'effrite pendant la deuxième heure. Le film se détache temporairement de son bout du monde pour nous confronter à une brève intrigue policière, sans jamais parvenir à réellement raccrocher les wagons : les rebondissements qui suivent apparaissent comme téléphonés pour amener à une confrontation finale qu'on sait inéluctable mais qui est surtout artificielle.
Mais le gros problème, c'est la conclusion. Alors oui, l'ensemble du film ouvre à plusieurs interprétations, mais les dernières images laissent un arrière-goût amer.
On peut en effet interpréter le film comme on veut, mais c'est aussi l'histoire de deux ordures dont l'une d'entre elles tue des enfants. L'appropriation des rites et des masques indigènes par ces deux personnes - appropriation très nette puisqu'elles sont décrites comme venant d'ailleurs - la manière dont elles s'en servent pour commettre des exactions, le fait qu'à la fin elles s'en sortent comme s'il s'agissait d'un destin alternatif possible à celui de Jeffrey Wright, et ben tout ça laisse quand même un goût bizarre.