Immense, épique! Un chef d'œuvre absolu!
(...) le chef d’œuvre absolu, du japonais Mamoru Oshii, Avalon qui est projeté dans une copie restauré 4K à tomber par terre puisque c’est une expérience sensorielle unique qui se vit à fond, et quoi de mieux qu’une salle obscure pour ça. Autant inspiré du jeu vidéo que du cinéma de Andrei Tarkovski, Oshii nous livre un film d’action lent qui n’est pas sans rappeler Stalker. Sorti à peu près à la même époque que Matrix et partageant cette même problématique des réalités virtuelles augmentés, Avalon dépasse pourtant la philosophie matrixienne en proposant, de manière très subtil et jamais grossière, de multiples niveaux de réalités réelles ou de réalités virtuelles : des personnages apparaissent, disparaissent, des situations se répètent, s’effacent… Le film commence dans le jeu vidéo, la réalité virtuelle, avec cette lumière sépia, complètement irréelle. Puis le personnage se réveille, se déconnecte, et on est dans la réalité réelle. Mais la lumière est la même malgré l’apparition de quelques éléments de couleur : la nourriture. La réalité dans laquelle on évolue est alors constamment remise en question et le spectateur est perdu dans ses différents niveaux. Tout au long du film, le travail de la lumière renforce ce questionnement sur l-a-es réalité-s en faisant, par exemple, de la trivialité de l’acte de manger l’acte réel par excellence ( la nourriture est le seul élément en couleur réelle ). En effet, un personnage de jeu vidéo ne mange pas. Plus que de la mise en scène et du montage, Avalon c’est également une musique magnifique, qui participe à l’ambiance guerrière du film. Mise en scène à l’intérieur d’un des niveaux de réalité, le musique devient un véritable personnage du film, et participe ainsi à cette mise en abime des différents niveaux de réalité. Pour conclure, ce que nous dit finalement le film de Mamoru Oshii, c’est que la fiction ( la réalité virtuelle ) ne dépassera jamais la réalité ( la réalité réelle ). On aura beau se cacher dans ses différents niveaux, la réalité ( réelle ) nous rattrapera toujours.